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En cinquante tableaux à l’espace Niemeyer, place du Colonel-Fabien à Paris, l’artiste Kiki Picasso, « qui fait n’importe quoi », nous met face à l’actualité du monde.

« C’est donc là que les hommes viennent pour vivre. Je serais plutôt tenté de croire que l’on meurt ici », écrivait Rainer Maria Rilke au tout début des Cahiers de Malte Laurids Brigge, en évoquant des hôpitaux comme une métaphore de la condition humaine. « Est-ce ainsi que les hommes vivent », interrogera Aragon dans son célèbre poème du recueil, le Roman inachevé, dont les dernières lignes citent, précisément, le nom de Rilke…

Qu’on nous pardonne cette longue digression, mais c’est à cela que l’on pense au fil des cinquante peintures de Kiki Picasso, exposées à l’espace Niemeyer par l’association Libres comme l’art et le PCF, sous le titre « Bilan provisoire », évoquant pour chacune d’elles une scène marquante des cinquante dernières années. Paradoxalement, en effet, l’usage intense de la couleur, qui est la marque de fabrique de l’artiste, sur des images de l’actualité reprises telles quelles ou parfois recomposées, vient approfondir dans la plupart des cas leur portée événementielle dramatique comme renouvelant notre regard.

Des tableaux historiques

Né à Nice en 1956, membre et fondateur du groupe activiste Bazooka, contestant aussi bien les galeries que les institutions artistiques officielles, graphiste et vidéaste, Christian Chapiron avait pris le pseudonyme de Kiki Picasso, en 1976, par provocation, alors que les membres du groupe étaient accusés de faire du « n’importe quoi ». Le procès qui lui sera intenté par la famille du peintre sera sans suite.

Parmi les pionniers de l’utilisation des techniques numériques, il travaille pour de nombreux supports, dont Libération, toujours dans une perspective activiste et propagandiste, souvent provocatrice. Avec les peintures exposées ici, écrit Éric de Chassey, directeur général de l’Institut d’histoire de l’art à qui l’on doit de nombreuses expositions remarquées, il produit « un discours foisonnant, non réductible à une signification unique mais pas moins engagé pour autant ».

C’est ainsi que passent au régénérateur d’actualité le premier vol du Concorde, la grève des Lip à Besançon, la reprise en 1995 des essais nucléaires français à Mururoa, avec un Jacques Chirac couronné de fleurs et entouré de vahinés dont l’une tient une sculpture représentant un atome… 1994, deux soldats en béret rouge et treillis sont debout devant un champ de cadavres, au premier plan un enfant hurle.

C’est le génocide au Rwanda avec 800 000 morts pour lequel Emmanuel Macron a reconnu récemment, et pour partie, la responsabilité de la France. En 1999, c’est une armée de fourmis en combinaisons blanches qui nettoie les côtes après le naufrage du pétrolier Erika, affrété par Total… Pour chaque toile, une note rappelle l’événement, ses circonstances et ses conséquences.

Ce n’est pas, écrit Pierre Laurent, le créateur de Libres comme l’art, « une exposition qu’il faut découvrir en spectateurs mais en actrices et acteurs de ce monde en mouvement », et peut-être pour se dire que « la fin de l’histoire ça n’existe pas. C’est à nous de la peindre ». Acceptons-en l’augure.

Jusqu’au 7 mai à l’espace Niemeyer, place du colonel Fabien.

Source : L'Humanité

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