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« Je ne veux pas aller au front ». Alors qu'il est critiqué pour s'être opposé aux propos de Macron au sujet des troupes en Ukraine, Léon Deffontaines, tête de liste du PCF aux élections européennes, précise et développe son propos dans une tribune qu'il cosigne avec Assan Lakehoul, secrétaire général du Mouvement de jeunesse des communistes.

À l'heure où les va-t-en-guerre préparent les nouvelles générations à un conflit globalisé, les mots de Boris Vian nous reviennent en mémoire : « S’il faut donner son sang, allez donner le vôtre, vous êtes bon apôtre, Monsieur le président ». En cas de conflit, ce sont toujours les enfants d'ouvriers, d'agriculteurs, d’artisans ou d'aides soignants qui sont envoyés au front, moins les enfants de bourgeois.

Paix, où es-tu ?

Il y a 67 ans, l’Europe des nations naissait sur la promesse d’une paix perpétuelle entre des peuples meurtris par des guerres destructrices. Hélas, cette aspiration originelle semble s’éloigner de jour en jour, suivant une fatalité dont seule l’histoire a le secret.

Depuis deux ans, aux portes de l’Union européenne, la guerre fait rage en Ukraine, agressée par la volonté d’un homme soucieux de redonner à son pays sa splendeur tsariste. Vladimir Poutine, puisqu’il faut bien nommer l’auteur de cette infamie, a plongé le monde dans l’obscurité et entraîné la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes. Cette tragédie humaine qui frappe les Ukrainiennes et les Ukrainiens n’a pour l’heure pas trouvé de débouché pacifique. La faute en revient en partie aux pays européens qui ne parviennent pas à imposer une solution diplomatique pour mettre fin à ce conflit. Pis, faisant le constat de leur échec, ils s’inscrivent désormais dans une logique guerrière qui n’augure rien de bon pour la concorde universelle.

Poudrière

Partout en Europe, des milliards sont ainsi dépensés pour augmenter les capacités d’armement, au détriment du financement de politiques publiques indispensables à la résolution des crises sociales et écologiques qui touchent l’ensemble du continent. La France, comme souvent, n’échappe pas à cette règle. Par décret, Bruno Le Maire a procédé à une coupe sombre dans le budget de la nation, amputant l’École, l’Université, la Recherche, la Santé et la Culture de 10 milliards d’euros, tandis que la Défense subit une perte de 123 millions d’euros seulement, sur un budget de 56,7 milliards. À nous l’inflation et l’austérité. Aux marchands d’armes et aux profiteurs de guerre l’abondance et les bénéfices.

Peu à peu, comme en 1914, l’Europe se transforme en poudrière, au grand dam des jeunes générations qui voient se dessiner la perspective d’un avenir indésirable. À vrai dire, rien n’est fait pour les en détourner, puisqu’à en croire Emmanuel Macron et Ursula Von der Leyen, il est désormais possible d’envoyer des troupes sur le sol ukrainien, ce qui ferait de nous des cobelligérants et entraînerait inévitablement le conflit dans une dimension mondiale, entre puissances nucléaires.

Une fois encore, le chef de l’État s’est livré à une improvisation diplomatique solitaire, dangereuse et nuisible pour notre sécurité collective. En adoptant cette solution belliciste, aussitôt contestée par nos partenaires européens, il rompt brutalement avec la position diplomatique historique de la France, et tourne le dos à Jacques Chirac lorsque celui-ci affirmait que la « guerre était toujours un constat d’échec ».

Postures, et non pas diplomatie

À force d’épouser des postures martiales et une sémantique qui fait de cette guerre « la nôtre » et de la Russie « notre ennemi », Emmanuel Macron, épaulé par une partie de la gauche et la Commission européenne, s’est jeté dans les bras de tous ceux qui considèrent que les armes valent mieux que des vies.

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À ceux-là, prêts à sacrifier la jeunesse sur un front sur lequel ils n’iront pas, nous écrivons aujourd’hui que leur guerre n’est pas la nôtre, comme elle n’est pas celle des jeunes Ukrainiens et Russes. À ceux-là, nous disons notre refus obstiné de contribuer en quoi que ce soit au malheur de ce monde et à la satisfaction d’un capitalisme vorace qui se nourrit des ravages provoqués par les conflits armés. À ceux-là, nous affirmons que notre place se trouve à l’université, au travail, dans nos villes, dans nos quartiers ou dans nos villages, à vivre, auprès des nôtres.

C’est à cette jeunesse, cible des « va-t-en guerre », que je m’adresse aujourd’hui. Suivant les mots du grand Jean Jaurès, inestimable travailleur de la paix, je vous demande « qu’allez-vous faire de vos 20 ans ? ». Car bien que cette guerre ne soit pas la nôtre, elle nous concerne. Refusons d’être menés à l'abattoir comme nos ancêtres par le passé, pour alimenter les profits et les haines de certains. Ne payons pas le tribut d’une guerre alimentée par nos dirigeants et les va-t-en guerre. Il n’y a pas de solution militaire au conflit engagé aux frontières de l’Europe, sauf à consentir à l’engrenage d’une guerre généralisée et possiblement nucléaire.

À notre génération

Tous deux âgés de 27 ans, la question nous est également posée. Et notre réponse est toute trouvée. L’heure est à la mobilisation. Non pas pour cette guerre infâme que certains vous promettent, mais pour la paix, quand bien même celle-ci paraît difficile à atteindre. C’est à la fois le plus exigeant des combats humanistes, mais c’est aussi le plus beau. Prenons exemple sur nos glorieux aînés qui nous ont laissé en partage les souvenirs des atrocités commises dans le passé au nom de la guerre que certains espèrent aujourd’hui. Quelques jours après la panthéonisation de Missak Manouchian, symbole des étrangers morts pour la France, gardons en tête ses derniers mots : « Bonheur à tous, bonheur à ceux qui vont survivre. Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand ».

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N’attendons pas d’atteindre les millions de morts pour dire : « Plus jamais la guerre ! ». Refusons le piège qui nous est tendu et marchons ensemble sur le chemin de la paix. Il est temps de redonner sens à la grande paix humaine appelée de ces vœux par Jaurès. Nous ne serons pas la génération sacrifiée !

Tribune publiée par Marianne

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