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FEMMES PEINTRES CELEBRES 

 Artemisia Lomi Gentileschi 1563-1639

Exceptionnellement douée pour la peinture, Artemisia accède au genre considéré à l’époque comme le plus noble : les scènes religieuses et historiques.

Rome (1593-1614)​

Elle naît à Rome en 1593 et apprend le dessin et la peinture dans l’atelier paternel. Orazio fréquente Caravage qui influence sa peinture. La filiation artistique entre Caravage et Artemisia Gentileschi remonte donc à sa première jeunesse. En 1610, à l’âge de dix-sept ans, elle réalise Suzanne et les vieillards, tableau au réalisme et à l’esthétique caravagesque.

En tant que femme, il lui est impossible d’accéder  à l’Académie de Saint-Luc regroupant les peintres de Rome et diffusant un enseignement artistique. Son père va donc, en 1611, lui fournir un précepteur en la personne d’Agostino Tassi (1566-1644), peintre maniériste. Mais celui-ci tente de séduire Artemisia et la viole. Tassi promet le mariage en mentant sur son état-civil car il est déjà marié. Orazio Gentileschi porte plainte devant le tribunal papal plusieurs mois après le viol.

L’éthique religieuse et les pratiques judiciaires de l’époque conduiront à torturer la jeune fille de dix-huit ans pour s’assurer de son innocence. Les valeurs sous-jacentes du christianisme (la femme tentatrice) et la brutalité judiciaire (la question) feront certainement émerger une psychologie que la production artistique d’Artemisia Gentileschi révèle en partie. Le violeur est condamné à un an de prison, sentence que ses protecteurs feront révoquer. La jeune femme continue à peindre pendant cette période très difficile.

Peu après le procès, Orazio marie sa fille à Pietro Antonio Stiattesi, peintre florentin. Le couple s’installe à Florence et quatre enfants naîtront de cette union, dont trois mourront en bas-âge.

Florence (1614-1620)

Artemisia Gentileschi connaîtra le succès à Florence. Elle est la première femme à être admise à l’Académie de dessin. Le Grand-duc Cosme II de Médicis (1590-1621) et sa mère la Grande-duchesse Christine de Lorraine (1565-1637), petite fille de Catherine de Médicis, apprécient son talent. Elle connaît Galilée, le célèbre physicien (1564-1642), avec lequel elle entretiendra longtemps une correspondance. Cette période est féconde.

Mais le mari d’Artemisia s’avère être un irresponsable qui dépense excessivement et accumule les dettes. Elle le quitte et retourne à Rome en 1621.

Rome et Venise (1621-1630)

Elle s’installe à Rome de façon indépendante car son père vit désormais à Gênes. Elle se lie d’amitié avec Cassiano dal Pozzo (1588-1657), érudit et mécène, secrétaire du cardinal Francesco Barberini (1597-1679) et ami du peintre français Nicolas Poussin (1594-1665). La jeune artiste a une réputation de portraitiste mais n’est pas retenue pour les commandes de décoration des grands édifices : palais, églises, cathédrales. Aussi part-elle pour Venise entre 1627 et 1630, espérant y trouver des commanditaires.

Naples et l’Angleterre (1630-1653)

Toujours à la recherche de commandes, Artemisia Gnetileschi part pour Naples en 1630. Elle obtient un certain succès dans cette ville et réalise des peintures pour les cathédrales. Son père Orazio était devenu peintre de la cour de Charles 1er d’Angleterre et vivait à cette époque à Londres. Artemisia est réclamée par le souverain qui est un grand collectionneur de tableaux. Elle va rejoindre son père à Londres en 1638. Orazio Gentileschi meurt brutalement en 1639. Sa fille reste encore quelques années en Angleterre. La suite de sa vie est assez mal connue. Elle quitte Londres au plus tard en 1642. En 1649, elle se trouve à Naples et continue à peindre activement. Elle meurt dans cette ville en 1653.

Artemisia Gentileschi a connu pendant sa vie un succès artistique remarquable. Si les commanditaires lui préfèrent des hommes pour la décoration des grands édifices, c’est qu’il était rarissime de trouver une femme pour effectuer ce travail. Se faire accepter constituait déjà une prouesse. Cette grande artiste sera oubliée après sa mort. Sa réhabilitation commencera en 1916 avec l’essai de l’historien de l’art Roberto Longhi (1890-1970) intitulé Gentileschi père et fille. Le mouvement féministe s’intéressera également à elle à la fin du 20e siècle et des romans lui seront consacrés.

Elle est aujourd’hui considérée comme une artiste majeure du courant caravagesque.

Source Rivage de Boheme

Dessin à la UNE

« Judith décapitant Holopherne », Artemisia Gentileschi, achevé en 1620. Ce tableau s'inspire d'un passage de l'Ancien Testament dans lequel Judith, une veuve israélite, sauve son peuple en assassinant le général assyrien Holopherne qui dirige le siège de sa cité. L'œuvre est la seconde représentation connue de cette scène biblique par Artemisia Gentileschi. L'artiste avait entamé une première version de la revanche de Judith en 1612, avant d'être violée par un instructeur l'année suivante. Alors que la légende de Judith était un thème très prisé des artistes masculins de l'époque, l'énergie et la force de la Judith de Gentileschi ainsi que la solidarité de sa complice nous offrent une vision féminine inédite de la violence et de la vengeance au début du 17e siècle.


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