Euro 2022. Marie-Antoinette Katoto, l’artificière des Bleues
Avec déjà un but inscrit le 10 juillet face à l’Italie, pour le premier match des Françaises dans le tournoi (victoire 5-1), la Parisienne ne compte pas en rester là et faire trembler à nouveau les filets face à la Belgique, jeudi 14 juillet, à Rotherham (21 heures, TF1).
La meilleure buteuse du championnat
Tout juste prolongée par le Paris Saint-Germain jusqu’en 2025, la meilleure buteuse du championnat (18 buts) a désormais l’esprit libre pour se concentrer sur sa première compétition internationale chez les A. Le club de la capitale a en effet réussi à conserver in extremis son attaquante, vedette du football européen à seulement 23 ans, au lendemain de l’expiration de son contrat le 30 juin et au terme d’un long bras de fer.
Une négociation difficile qui illustre la dimension prise par Marie-Antoinette Katoto, courtisée par les plus grandes écuries européennes. Comme avec Kylian Mbappé au mois de mai, le PSG a réussi à retenir sa pépite, à l’issue d’un feuilleton démarré en avril lorsque cette dernière avait exprimé publiquement son « désaccord total » avec la direction du club.
Un épisode dont « MAK », qui a visiblement obtenu les garanties sportives et financières qu’elle souhaitait, sort renforcée. « On a beaucoup discuté avec le Paris Saint-Germain, je ne peux pas tout vous dire mais il y a beaucoup de choses qui vont se passer, on est sur le même chemin, a-t-elle expliqué. On a eu très bons échanges, et je pense que ce sera bénéfique pour tout le club. (…) Il y avait des réglages à faire et ils ont été faits. Il va falloir du temps pour que tout se mette en place, chez les féminines et les garçons. C’est un grand club qui a tout pour lui, il fallait juste se mettre sur le droit chemin. »
Pour conserver sa star, le PSG lui aurait offert, selon des sources proches de la direction du club, un salaire brut mensuel de 50 000 euros, sans compter la prime à la signature et les bonus prévus sur les trois saisons à venir. Des émoluments hors norme à l’échelle du football féminin dont l’économie n’a pas encore atteint le développement de son homologue masculin.
« C’est l’attaquante moderne »
En équipe de France, la native de Colombes (Hauts-de-Seine) fait aussi partie des cadres désormais malgré son inexpérience en grandes compétitions internationales. « Aujourd’hui, Marie le sait, elle est l’attaquante de l’équipe de France. Je compte sur elle, j’ai confiance en elle, et elle a confiance en elle », a souligné Corinne Diacre, dans un entretien à Ouest-France au mois de mai.
Kylian Mbappé, née en 1998 comme elle, ne tarit pas d’éloges sur Marie.
Une foi en son talent que la sélectionneuse n’a pas toujours eue. En 2019, la patronne des Bleues n’avait pas retenu l’attaquante dans le groupe pour disputer le Mondial organisé en France, ne la jugeant pas suffisant mûre. « À la Coupe du monde, on avait privilégié la continuité et l’expérience », depuis, « on a intégré, petit à petit, beaucoup de jeunes pour trouver un équilibre entre l’expérience et la jeunesse », a précisé récemment Corinne Diacre.
Malgré une défaite en demi-finale de la Ligue des champions face à Lyon, l’avant-centre longiligne (1,76 m) sort d’une saison de haute volée avec 47 buts, club et sélection confondus, auxquels s’ajoutent 7 buts en C1 et autant en Coupe de France, qu’elle a remportée face à Yzeure (8-0). Kylian Mbappé, née en 1998 comme elle, ne tarit pas d’éloges. « Marie est impressionnante, dit-il. C’est l’attaquante moderne qui peut rester en renard des surfaces, mais aussi participer au jeu. »
Repérée par le PSG à l’âge de douze ans
Pourtant, celle qui est issue d’une famille originaire de la République Démocratique du Congo ne se destinait pas au rôle d’attaquante lorsqu’elle a débuté le football en 2005 à l’âge de six ans au Colombes féminin football club. Mais progressivement son sens du but se développe et elle finit par être repérée par le PSG à l’âge de douze ans. Elle quitte alors la cité des Grèves, où elle a grandi, pour le centre de formation. Sa progression est fulgurante.
Nicolas Guillermin, l'Humanité