Gustavo Petro, premier président de gauche de l'histoire de la Colombie

Quelque 11 272 740 de voix pour M. Petro, contre 10 551 520 pour son rival Rodolfo Hernández, selon les résultats quasi définitifs communiqués par le Registre national, en charge de l'organisation du scrutin (99,76% des bulletins dépouillés). Gustavo Petro est donc le premier président de gauche élu dans l'histoire de Colombie. « Aujourd'hui est un jour de fête pour le peuple. Laissez-le célébrer la première victoire populaire », a écrit l'ex-guérillero, converti en social-démocrate, sur Twitter.
C’est donc une victoire historique pour Gustavo Petro, premier président de gauche de toute l’histoire de la Colombie. Peut-être plus historique encore, rapporte notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf, la Colombie a élu une vice-présidente afro-descendante, féministe et écologiste radicale, Francia Marquez. Gustavo Petro a gagné, et il a bien gagné, avec une participation de 57%, c’est beaucoup pour la Colombie, et avec plus de trois points d’avance sur son adversaire.
Depuis plusieurs jours, les responsables politiques et les observateurs craignaient un résultat dangereusement serré et toute la journée des rumeurs de fraude ont circulé, mais les résultats dimanche soir sont tombés très vite, moins d’une heure après la fermeture des bureaux de vote, les partisans de Gustavo Petro ont pu célébrer la victoire, une victoire accueillie dans le calme.
Rodolfo Hernández a lui-même reconnu sa défaite. « Aujourd'hui, la majorité des citoyens et des citoyennes ont choisi l'autre candidat. (...) J'accepte le résultat tel qu'il est », a-t-il déclaré dans un live sur Facebook. « Je souhaite au Dr Gustavo Petro qu'il sache comment diriger le pays et qu'il soit fidèle à son discours contre la corruption. »
Le président élu a fait campagne en promettant d'importants changements économiques et sociaux, résumés dans la formule « politique de l'amour ». L'adversaire de l'ancien maire de Bogotá, ce sont en effet les inégalités.
Au programme : universités gratuites, systèmes de santé et des retraites publics, transition écologique, promotion d'une économie basée sur l'agriculture et le tourisme, et reprise des négociations avec les groupes armés pour pacifier le pays.