A Mérignac, Fabien Roussel évoque sa révolution féministe
"Nous voulons un ministère des Droits des femmes de plein exercice avec un milliard (d'euros) dédié aux violences conjugales, à l'égalité salariale ou les luttes contre toutes les précarités", a-t-il martelé, évoquant une somme déjà mise en avant par d'autres candidats de gauche, Christiane Taubira et Anne Hidalgo.
Dans la ville où avait eu lieu en mai 2021 un féminicide qui avait choqué la France entière, celui de Chahinez Daoud, il a rendu hommage à cette mère de trois enfants blessée par balle puis immolée par le feu dans la rue par son mari violent dont elle était séparée.
"Avec nous, les crimes sexistes et sexuels relèveront d'une cour d'assises et non d'un tribunal correctionnel", a-t-il dit, souhaitant que "toutes les victimes de violences conjugales accèdent rapidement et gratuitement à des soins en psycho-traumatologie".
Son plan "passe par une augmentation
des moyens de la police" et de la justice "déshabillée par 20 ans de
politique d'austérité".
Comme le revendiquent les associations féministes, Fabien Roussel
entend ainsi y consacrer un milliard d’euros pour donner les moyens à la
loi-cadre « sur le plan répressif comme préventif » qu’il veut voir
voter. Outre les moyens pour l’hébergement d’urgence – même si c’est le
« conjoint violent qui doit partir » -, le logement, la prise en charge
immédiate et gratuite en psychotraumatologie des victimes, le candidat
plaide pour dédier des moyens à la police afin que chaque plainte soit
réellement et dans de bonnes conditions prise en compte et à la justice –
« déshabillée par 20 ans de politiques d’austérité » - avec des
tribunaux spécialisés. « Quand j’ai parlé de sécurité, certains m’ont
cherché des noises, mais j’assume », en profite pour glisser le
candidat, estimant que « la sécurité et l’accès à la justice sont un
droit pour toutes et tous ». Reste que la lutte contre les violences
doit marcher sur deux jambes, selon le député : « Il faut aussi une
action forte dans la prévention, dès le plus jeune âge, dès l’école »,
a-t-il insisté plaidant pour une éducation qui fasse la part belle à
« l’égalité des sexes et des genres ».
« Et pour que ce soit clair une bonne fois pour toutes, le corps humain n’est pas et ne sera jamais une marchandise », a-t-il également développé soulignant sa position abolitionniste concernant la prostitution, sa détermination à lutter contre « l’industrie du sexe », ou encore son opposition ferme à la GPA.
Dans une salle de 1500 places débordante de monde et à laquelle plusieurs centaines de personnes n'ont pas pu accéder, il a fustigé le gouvernement et sa "grande cause" pour les femmes: "Grande cause toujours! Ils vont encore se réveiller le 8 mars (journée internationale des droits des femmes) ou la veille".
Faisant le constat que les femmes sont très présentes parmi les "aides à domicile, accompagnantes de personnes âgées ou d'élèves en situation de handicap, assistantes maternelles" etc., il a proposé "un statut unique" de ces "métiers du lien" et "la création d'une nouvelle fonction publique (...) du lien" avec des centaines de milliers de créations de poste à la clé. Elles "seront considérées comme vitales dans notre République" et protégées par un statut et avec un salaire qui ne sera pas inférieur 1 700 euros net et 2 100 brut ». Selon le décompte du candidat, la mesure concernerait d’ores et déjà 1,3 million de personnes et « 1,8 au terme de son mandat », puisqu’il entend notamment créer 100 000 postes d’aide à domicile et 90 000 d’AESH.
Il a
aussi promis de s'attaquer aux écarts de salaires entre hommes et
femmes. "Nous contraindrons les entreprises à faire l'égalité
(salariale) en un an", l'Etat montrant l'exemple avec un objectif de
"six mois" pour la fonction publique. "Avec nous, fini M. gagne pain et
Mme salaire d'appoint!", a-t-il assuré.
Sources La Croix et l'Humanité