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Aïda Touma-Sliman est députée communiste à la Knesset. Arabe et israélienne, elle a été sanctionnée pour s’être exprimée publiquement contre la guerre.

La Marseillaise : Quel est l’objectif de votre visite en France ?

Aida Touma-Sliman : J’ai été invitée ici par le Parti communiste français, pour entendre notre position sur la situation dans le pays. J’ai discuté de la situation politique avec les membres du parti à l’Assemblée nationale et au Sénat. Ils avaient besoin de clarifications sur la situation en Israël après le 7 octobre et la guerre à Gaza.

Vous êtes actuellement suspendue au parlement israélien pour avoir critiqué la position du gouvernement. Quels propos ont été mis en cause ?

A.T.-S. : J’ai été suspendue pour deux mois par la Commission d’éthique, avec une retenue sur salaire. Cette décision a été prise parce que j’ai cité sur X des témoignages de médecins de l’hôpital d’Al-Shifa. Ils parlaient des bombardements, du personnel qu’ils avaient perdu et des dommages causés à l’établissement. Ces citations provenaient d’articles publiés par des médias internationaux. J’ai été victime d’une grande campagne de harcèlement sur les réseaux sociaux, orchestrée par des groupes d’extrême droite. Ils se sont plaints au Comité éthique, en disant que je salissais Israël à l’étranger en accusant le pays de crimes de guerre. En 24 heures seulement, 2 503 plaintes ont été déposées contre moi, c’était sans précédent. Désormais suspendue, je ne suis pas autorisée à participer à des commissions ou à des débats. Je n’ai pas le droit de donner de discours en séance plénière ni d’entrer dans l’hémicycle, sauf en cas de vote, après lequel je dois immédiatement quitter la salle. Depuis deux mois, il y a un véritable processus pour réduire au silence les voix dissonantes.

Comment se positionne la gauche israélienne et plus particulièrement les communistes dans ce conflit ?

A.T.-S. : Depuis le début, et même avant le 7 octobre, notre position a toujours été contre la mise en danger de la vie des civils et contre leur implication dans les actions militaires. C’est pourquoi nous avons été très choqués lorsque des civils israéliens ont été tués et kidnappés lors de l’attaque du 7 octobre. Nous ressentons la même chose en ce qui concerne les massacres massifs qui se déroulent actuellement à Gaza. Notre position est qu’il n’y a pas de solution militaire. Le 7 octobre n’est pas arrivé de nulle part, mais après des années et des années d’occupation et d’oppression en continu. Si on ne résout pas ce problème et si on ne met pas fin à l’occupation, je crains que nous n’assistions à d’autres complications à l’avenir. Nous sommes contre cette guerre, nous voulons y mettre un terme. Nous ne pensons pas que la revanche est une solution, mais, à mon grand regret, nous ne sommes qu’une petite minorité en Israël. À la Knesset, (parlement israélien), nous ne sommes que cinq députés à se prononcer très clairement contre la guerre. La majorité reste silencieuse ou soutient activement la guerre. La population israélienne a été majoritairement très choquée par l’attaque du 7 octobre, elle reste très en colère et demande la libération des otages.

Les discours se sont radicalisés ?

A.T.-S. : Bien sûr que cela se radicalise et à mon regret. Des ministres, responsables politiques et décideurs, font monter cette haine. En ce moment, quiconque s’oppose à la guerre est un ennemi et devrait être réduit au silence.

Vous avez dénoncé sur X le racisme qui touche les populations arabes en Israël. Est-ce en augmentation ?

A.T.-S. : L’oppression est massive. La minorité palestinienne en Israël n’est pas autorisée à s’exprimer ou à protester. La police n’autorise aucune manifestation contre la guerre et menace de façon agressive et brutale. Nous nous sommes rendus au tribunal à plusieurs reprises pour tenter d’obtenir des autorisations, mais sans succès. Nous craignons de nous retrouver face à des milices d’extrême droite si nous tentons de manifester sans autorisation. On ne peut pas garantir ce que ces groupes feront, ils pourraient attaquer les manifestants avec des armes. Ils en ont beaucoup ! Plus de 35 000 armes ont été distribuées aux civils, principalement à des personnes qui soutiennent le ministre de la Sécurité nationale Ben Gvir (extrême droite). Des citoyens palestiniens et arabes ont été licenciés en raison de leurs positions, des étudiants sont persécutés dans les universités et plus de 4 000 personnes ont été interrogées ou emprisonnées sous prétexte que si vous êtes contre la guerre, vous soutenez le Hamas.

Soutenez-vous une solution à deux États ?

A.T.-S. : Nous devons reconnaître que jusqu’au 7 octobre, tout le monde voulait oublier la question palestinienne. Aujourd’hui, le monde entier regarde ce qu’il se passe. Je pense que la solution la plus réaliste à ce stade est la solution à deux États. Cela ne va pas se faire tout seul, il faut qu’il y ait une vraie pression de la part du monde. Nous devons arriver à une solution qui libère le peuple palestinien de l’occupation et le peuple israélien de la situation d’insécurité dans laquelle il se trouve. Le seul moyen de garantir la sécurité pour les deux peuples est d’avoir une solution politique qui garantisse le droit des Palestiniens d’établir leur état à côté d’Israël.

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