Un tableau, et des enseignants remis une nouvelle fois en cause, la laîcité bafouée
« Des élèves ont détourné les yeux, se sont sentis offusqués, ont dit être choqués », a rapporté Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, le premier syndicat d’enseignants en collèges et lycées.
Un collège en manque de moyens
Puis, lors d’une heure de vie de classe, certains adolescents se sont plaints que l’enseignante ait tenu des propos racistes et islamophobes. D’après le rectorat de Versailles, contacté par Le Monde, cette assertion est fausse. Il assure que « les élèves ont retiré leurs propos et se sont excusés vendredi ».
Un parent d’élève a également envoyé un courriel au chef d’établissement, affirmant que son fils avait été empêché de s’exprimer pendant cette heure et qu’il allait porter plainte, a précisé Sophie Vénétitay.
Cet incident est la « goutte d’eau qui a fait déborder le vase » dans un collège où l’équipe éducative manque de moyens, ont déploré lundi enseignant et élu interrogés par l’AFP. « Le mal-être perceptible, la multiplication des incidents et l’augmentation des cas de violence caractérisent désormais le quotidien de notre établissement », détaille un courriel consulté par l’AFP, envoyé vendredi par l’équipe éducative aux parents d’élèves, qui ne mentionne pas l’incident concernant l’œuvre d’art.
« La mémoire et la blessure de l’assassinat de Samuel Paty »
Surtout, si cet évènement fait autant de bruit, c’est qu’il se déroule trois ans après l’assassinat de Samuel Paty pour avoir montré des caricatures de Mahomet, dans la même académie de Versailles. « Ces contestations de cours couplées à des mensonges d’élèves ont fait écho chez les enseignants », a poursuivi Sophie Vénétitay auprès du Monde.
L’incident dans ce collège des Yvelines ravive, selon Catherine Nave-Bekhti, la secrétaire générale du Syndicat général de l’Éducation nationale CFDT, « la mémoire et la blessure de l’assassinat de Samuel Paty, avec un démarrage qui y ressemble à s’y méprendre, ce qui provoque des peurs et des angoisses légitimes, qui justifient l’exercice du droit de retrait ». Elle a rappelé sur franceinfo que l’établissement « appelait à l’aide depuis au moins le 1er décembre ».
Source l'Humanité et Huffingtonpost