L'électron libre de la gauche française persiste et signe. Le patron du PCF, Fabien Roussel, a lancé, ce lundi 3 octobre, chez le verrier Arc dans le Pas-de-Calais un tour de France axé sur le "monde du travail", mettant en garde contre le risque d'une vague de délocalisations liées à la crise énergétique.
Fabien Roussel continue à défendre la gauche du travail avec un tour de France
Des inquiétudes face à la crise énergétique
Début septembre,
l'ancien candidat à la présidentielle s'était attiré une pluie de
critiques au sein de la Nupes en déclarant à la fête de l'Humanité que "la gauche (devait) défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations et minimas sociaux".
A Arques, il a lancé un tournée en quatorze rencontres qui doit le
mener jusqu'au mois d'avril au contact "des Français, des salariés et du
monde du travail", et permettre des temps d'échanges "sans tabou".
Fabien Roussel s'est dit "très inquiet" du risque d'une "récession brutale, une nouvelle vague de désindustrialisation". "Notre crainte, c'est que la crise énergétique que nous vivons fasse perdre de la compétitivité aux entreprises et que dans les mois et deux ans qui viennent nous subissions une nouvelle vague de délocalisations", a-t-il averti. Il a appelé l'Etat à soutenir beaucoup plus fortement l'industrie face à cette crise, soulignant que l'Allemagne venait "de mettre 200 milliards sur la table".
Pour Arc, contraint d'arrêter certains de ses fours au gaz cet hiver en raison de l'explosion de la facture énergétique, le chef de file des communistes a demandé "que la dette publique soit transformée en actions pour que l'Etat rentre au capital du groupe". Il pourrait ainsi peser sur les choix stratégiques et notamment contrer un risque de délocalisation d'une partie de l'activité aux Emirats arabes unis, où le groupe a déjà un site de production, a-t-il plaidé. Protectionnisme, défense du travail, et style "sans tabou": Roussel continue à jouer sa petite musique à gauche, quitte à irriter certains.