Elles sont championnes d'Europe, les Lyonnaises battent la prestigieuse équipe du Barça

Retour gagnant pour Hegerberg
Mais dans la reine des compétitions, le poids de l’histoire joue un rôle considérable. Le Real Madrid – treize fois champion d’Europe – chez les hommes, l’a montré cette saison avec trois remontées improbables et successives face à Paris, Chelsea et Manchester City. Si le scénario fut tout autre au Juventus Stadium, l’effectif lyonnais, où se mêle expérience et jeunesse, a su résister avec force aux temps forts de leur adversaire, avant de piquer avec brio.
Sonia Bompastor n’avait d’ailleurs pas manqué de rappeler avant le coup d’envoi l’importance des nouveaux éléments. « Les jeunes apportent de la fougue et cela fait aussi notre force. Quand on est jeune, on ne se pose pas de questions, l’enjeu et la pression, cela nous glisse dessus et cela nous donne une force supplémentaire », développait la technicienne, devenue aujourd’hui la première à remporter la Ligue des champions en tant que joueuse (2011 et 2012) et sur le banc.
Une insouciance incarnée par Selma Bacha. La latérale gauche n’a pas hésité à se jeter dans les pieds d’Alexia Putellas dans la surface sur une situation chaude en première période ou de tenter des relances propres dans ses trente mètres. Une joueuse façonnée depuis ses débuts à l’académie de l’OL par Sonia Bompastor, et qui prend une nouvelle dimension au sein de l’équipe première.
Avant de voir son audace récompensée par un centre parfait sur la tête de Hegerberg (23e). La buteuse s’est muée en passeuse sur le troisième but de Catarina Macario. Une belle récompense pour la Norvégienne, première Ballon d’or de l’histoire en 2018, et qui a vécu deux années galères à cause de blessures au genou droit puis au tibia gauche, elle qui ne « pouvait pas s’imaginer être en finale l’an dernier ». La technicienne ne cache pas son admiration pour sa numéro 14 : « C’est une force de travail à elle toute seule. Elle est exemplaire. Il a fallu qu’elle travaille dur pour revenir au niveau de ce soir. Elle nous a permis sur le plan du leadership de faire bonne figure face à Barcelone. »
Putellas a pourtant entretenu l’espoir
Pour les Catalanes, l’icône locale se nomme Alexia Putellas, dont les maillots floqués ont autant fleuri que celui de Lionel Messi tout au long de la journée. La Ballon d’or 2021 l’a largement emporté à l’applaudimètre lors de la composition des équipes. Si le joyau du FC Barcelone n’a pas réalisé son meilleur match, elle a eu le mérite de sonner la révolte juste avant la pause, répondant à Ada Hegerberg d’une belle reprise du droit sur un service parfait de Caroline Graham Hansen (41e).
Une réduction du score qui a relancé l’intérêt de la partie dans un deuxième acte dominé par les Espagnoles, lesquelles ont failli revenir à un but sur un lob de quarante mètres de Patri Guijarro qui a frappé la barre transversale (58e). Derrière, les Lyonnaises ont su casser le rythme, entre fautes tactiques, remplacements et gain de temps.
Et si Lyon a réalisé le grand huit, cette affiche opposant deux styles de jeu différents a offert une formidable vitrine au foot féminin européen, capable de proposer une intensité à toute épreuve sur quatre-vingt-dix minutes, dans une ambiance digne d’un grand sommet continental. De bon augure avant l’Euro 2022, qui devrait réunir une grande partie des joueuses présentes à Turin. En attendant, Lyonnaises et Catalanes ont encore des titres à remporter. Pour le Barça, une victoire en Coupe de la Reine viendrait compléter le titre national déjà acquis.
En ce qui concerne les désormais octuples championnes d’Europe lyonnaises, un point permettrait de reprendre le championnat de France, abandonné l’an passé au Paris-Saint-Germain. Pour prolonger le rugissement.