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Après les rétrospectives consacrées aux suédois Carl Larsson, Anders Zorn et à l’Âge d’or de la peinture danoise, le Petit Palais poursuit son exploration des artistes nordiques. Cette nouvelle monographie, organisée avec l’Ateneum Art Museum d’Helsinki, est dédiée à Albert Edelfelt, l’une des gloires de la peinture finlandaise. Une centaine d’œuvres permettront de retracer l’évolution de sa carrière et de montrer comment cet artiste a largement contribué à la reconnaissance d’un art finlandais à la fin du XIXe siècle.

Stature imposante, œil bleu vif, moustaches retroussées, Albert Edelfelt fixe l’objectif sans sourciller. Né en Finlande en 1854 dans une famille aisée, Edelfelt est l’un des premiers peintres nordiques à s’installer à Paris après avoir étudié à l’Académie des beaux-arts d’Anvers. À Paris, il fréquente l’atelier de ­Jean-Léon Gérôme aux Beaux-Arts. Edelfelt a tout juste 20 ans, déborde d’ambition artistique, fréquente artistes et jet-set d’alors, surfe sur la vague historiciste, naturaliste et, plus tard, impressionniste, japoniste, pleinairiste. Edelfelt tisse de solides amitiés chez les peintres français et n’hésite pas à introduire les peintres nordiques auprès des galeristes et salons parisiens. Il réalise alors de grands tableaux historiques, Blanche de Namur, reine de Suède, et le prince Haquin (1877) ou encore le Duc Charles insulte le cadavre de son ennemi Klaus Fleming, 1597 (1878), participant ainsi à la construction d’un roman national finlandais qui n’existait pas. Il faut se rappeler que la Finlande a longtemps été sous domination suédoise, jusqu’au début du XIXe, tiraillée entre ses voisins du Danemark, de la Norvège ou de la Suède, et sera affiliée à la Russie impériale en tant que grand-duché autonome jusqu’en 1917.

Edelfelt, finlandais jusqu’au bout du pinceau, s’inscrit dans une vague nationaliste et indépendantiste finlandaise qui en est, alors, à ses débuts. Le Village incendié : épisode de la révolte des paysans finlandais en 1596, peint en 1879, s’inscrit dans cette dynamique. Cela n’empêche pas le dandy qu’il est de portraiturer des amis peintres, les personnalités du moment, sa famille, les enfants du tsar, Michael et Xenia (1882), des scènes de la vie parisienne somme toute banales, des études de nus plutôt intéressantes. Connu et reconnu d’un premier cercle d’initiés, il se fait surtout remarquer au Salon des artistes français de 1886 en exposant le Portrait de Louis Pasteur, volant la vedette au portrait de Pasteur par Léon Bonnat. C’est celui du scientifique dans son laboratoire, auréolé de sa découverte du vaccin contre la rage, qui figurera dans les livres d’histoire et vaudra à Edelfelt la Légion d’honneur.

la palette des couleurs septentrionales

Mais c’est lorsqu’il peint la Finlande, ses habitants, ses villages, ses enfants, ses vieilles dames au fichu, ses paysages aux lumières crépusculaires que les tableaux de l’artiste s’échappent alors de tout académisme. Depuis sa résidence de Haikko sur les bords de la Baltique où il se rend chaque été, Edelfelt installe son chevalet en plein air, réquisitionne les paysans du coin qui lui serviront de modèles et se lance dans la réalisation de grands formats comme autant des chroniques intimes qui retracent la vie de ces habitants, leur misère, leur résistance face à une mer déchaînée, le froid glacial, les bois de bouleau à perte de vue. Les visages sont durs, les regards perdus dans le lointain, les corps solides, charpentés. Étrange sensation face à ce diptyque peint à un an d’intervalle : le Convoi d’un enfant, Finlande (1879) et En route pour le baptême (1880). Dans l’un comme dans l’autre, une même barque glissant silencieusement sur une eau calme avec, à son bord, les mêmes personnages. Si ce n’est que, dans le premier, aux reflets bleu métallique, glacés, la barque emporte un cercueil d’enfant tandis que, dans le second, aux reflets rose irisé, il s’agit de célébrer le baptême d’un nouveau-né.

Deux autres tableaux, Service divin au bord de la mer (1881) et l’Heure de la rentrée des ouvriers, Finlande, (1885), semblent se répondre tant leur mise en scène, la terre et les hommes au premier plan, la mer au second, sont similaires. La série sur les paysannes aux visages parcheminés, apprêtées pour, on l’imagine, une fête de village, contraste avec les jeux de bains des Enfants au bord de l’eau (1884) qui ne sont pas sans rappeler ceux que Sorolla peindra, des années plus tard. Enfin, Edelfelt était un paysagiste qui a su capter la palette des couleurs septentrionales, qu’il peigne Helsinki, Paysage d’hiver au parc Kaivopuisto (1892), ou ce très japonisant Coucher de soleil sur les collines de Kaukola (1890). Cette première monographie parisienne permet de découvrir les facettes d’un artiste que la Finlande considère comme l’un des peintres les plus emblématiques, tant du point de vue pictural que politique.

« Albert Edelfelt, lumières de Finlande », exposition jusqu’au 10 juillet au Petit Palais, Paris. Réservations : 01 53 43 40 00 ou petitpalais.paris.fr Catalogue aux éditions Paris Musées, 224 pages, 35 euros.

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