À Avion, Fabien Roussel lance le CNR et exprime une opposition totale à l'invasion Russe en Ukraine
« Dans ce contexte difficile, nous avons hésité à maintenir la rencontre de ce soir. Mais nous avons finalement décidé de nous retrouver pour en parler, et mesurer la gravité de la situation ». C’est par ces mots en référence à la Guerre en Ukraine que le candidat du PCF à l’élection présidentielle, Fabien Roussel, a introduit son discours à Avion (Pas-de-Calais), jeudi 24 février. Dans une salle comble, devant 2 000 personnes, le député communiste a largement consacré sa prise de parole à l’invasion russe et aux conséquences qui en découlent pour l’Europe et pour la France. « C’est ici à Avion que je souhaite parler de paix et de solidarité » a insisté Fabien Roussel, rappelant le passé ouvrier et résistant de cette ville du bassin minier. « Le monument aux morts d’Avion comme ceux de toutes nos communes rappelle chaque jour le sacrifice de la population d’une région transformée en champ de bataille ». Qualifiant Vladimir Poutine de « nationaliste autoritaire, compagnon de route des extrêmes droites françaises », il a pointé la responsabilité du président russe dans cette guerre menée « en violation des règles internationales », qu’il « condamne sans réserve ». Même si, « il sera toujours temps de disserter sur les responsabilités des uns et des autres », allusion à « l’Otan qui n’a eu de cesse de pousser ses frontières toujours plus loin » vers la Russie. Le secrétaire national du PCF a également appelé à l’organisation d’une « conférence européenne large », incluant la Russie : « nous voulons la sécurité pour tous » clame Fabien Roussel, qui ne se dit « ni pro russe ni pro américain ».
Ce nouveau contexte géopolitique et ses retombées valident selon lui certains aspects de son programme, notamment sur le nucléaire, dans lequel il propose d’investir « pour ne plus dépendre des autres ». Mais surtout, insiste-t-il, les « Jours heureux » ce sont surtout « des jours de paix ». « Ils mettent la fraternité humaine au cœur de tous les choix que nous devons prendre ». En faisant référence à des figures de la résistance dans le bassin minier, telle Martha Desrumaux dont il promet qu’il la fera entrer au panthéon s’il est élu président, ou encore à « la grande grève patriotique des mineurs en mai 1941 », Fabien Roussel se réfère également au programme du Conseil National de la Résistance qui a résulté de leur combat. Au point aujourd’hui, dans un contexte qui rappelle ces heures difficiles, d’appeler à la création d’un CNR : un Conseil national de la République, pour « mettre en place les jours heureux du XXIe siècle ». Le communiste affirme vouloir appeler dès le lendemain de ce meeting « les forces républicaines et laïques » à s’y joindre.
Fabien Roussel s’est également adressé dans cette région économiquement sinistrée aux ouvriers « qui ne votent plus, ou votent à l’extrême droite ». « Je veux dire que je vous entends et que je partage votre colère », leur a lancé le candidat PCF. « Noirs de colère mais le cœur rouge », insiste-t-il, « rouge de la vie, de la classe ouvrière ». Selon lui, la porte est « grande ouverte » pour ces électeurs qu’il considère comme faisant partie de « la grande famille de la classe ouvrière ». « Je veux leur dire que nous avons tant de choses à faire ensemble, à reconstruire dans la sincérité et le respect de nos différences » considère le candidat communiste, qui fustige « cette gauche au pouvoir qui les a tellement déçus ».
Fabien Roussel affiche également pour objectif « d’être la première force à gauche » au soir du premier tour. « On ne prend des voix à personne à gauche » considère-t-il.
