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Mardi 10 novembre 2020, Hanane Al Barassi est morte à Benghazi, en Libye. Elle avait quarante-six ans et elle était avocate. Sans relâche, elle combattait pour les droits des femmes, pour les droits humains, toujours soucieuse aussi de dénoncer la corruption du pouvoir. Des hommes armés l’ont assassinée dans la rue, en plein jour, quelques heures après qu’elle avait posté une de ses nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux. Elle n’hésitait pas à y critiquer notamment la LAAF, l’armée nationale libyenne autoproclamée par Khalifa Haftar. Son assassinat suscite une émotion considérable dans son pays.

Elle était une femme de courage. L’assassinat de sa consœur Salwa Bugaighis, le 25 juin 2014, par cinq hommes armés entrés dans sa maison à Benghazi ne l’a pas dissuadée de se battre. La disparition de Siham Sergiwa, militante des droits humains et membre du Parlement de Tobrouk, enlevée chez elle à Benghazi le 17 juillet 2019, n’a toujours pas été élucidée. Mais cet enlèvement n’a pas davantage fait fléchir Hanane Al Barassi. En effet, Hanane était une femme déterminée et pleine de bravoure. Rien n’aurait pu l’intimider ou la détourner du chemin qu’elle traçait loin devant elle, parce qu’elle était en quête d’un monde meilleur.

Ses vidéos la montrent assise à l’avant de sa voiture, parfois en train de conduire, ou encore debout dans la rue. Son regard est limpide et elle sourit tout en s’adressant à nous. Son visage a la beauté tranquille de cette force qui habite sa personne. Elle a choisi de s’exprimer hors d’un lieu statique, qui aurait été plongé dans les ombres et le silence. Elle s’est filmée dans le mouvement des voitures, la sienne et celles qui se pressent de tous côtés. Hanane avait résolument placé sa route au sein de l’espace public, au contact direct des autres. Elle était une femme en marche, loin des immobilismes et des pesanteurs qui auraient voulu qu’elle se taise et s’efface. La vie et l’avenir, elle voulait les saisir à pleine main comme elle le fait de son volant, en sillonnant les rues de sa ville. Elle parle avec simplicité et conviction, d’une voix ferme. Elle s’adresse à nous, comme si nous étions assis à ses côtés, proches par le combat et par les idées.

Ils l’ont abattue dans sa voiture, en pleine ville, là où elle se filmait et nous parlait. C’est bien sûr pour cette raison qu’ils l’ont tuée : parce qu’elle se filmait et s’adressait à nous. Parce qu’elle allait révéler des informations prouvant la corruption de plusieurs membres de la famille Haftar. Il fallait éliminer la femme qui refusait de se taire, débordante de volonté et d’énergie, le front baigné de soleil. Un message terrible, donné aux autres, à toutes celles qui seraient tentées de prendre la parole et de se faire entendre aussi sur la place publique… !

La page Facebook de Hanane nous apprend que son sang versé ne leur suffisait pas, puisqu’ils ont aussi saccagé sa tombe, à peine a-t-elle été inhumée. On aperçoit sur la photo un fragment de marbre tracé en lettres noires du mot haq, vérité, un des seuls qui aient survécu à la profanation. Rien ne nous laissera oublier Hanane Al Barassi et sa résistance acharnée, où que nous soyons. Sa voix et son message continueront de résonner dans nos cœurs et dans nos mémoires. Une part de son souvenir marchera avec chacune de nous dans nos luttes à venir.

Nous, membres du Parlement des Écrivaines Francophones, exprimons notre indignation face à cet assassinat. Nous, membres du Parlement des Écrivaines Francophones, demandons que lumière soit faite sur la mort de Hanane Al Barassi, au-delà de toute impunité.

Marie-Rose Abomo Maurin,

Maram Al Masri,

Marie-José Alie,

Isabelle Alonso,

Nassira Belloula,

Sophie Bessis,

Emna Bel Haj Yahia,

Dora Carpenter-Latiri,

Chahla Chafiq,

Catherine Cusset,

Safiatou Dicko Ba,

Suzanne Dracius,

Alicia Dujovne Ortiz,

Sedef Ecer,

Nadia Essalmi,

Lise Gauvin,

Laurence Gavron,

Sema Kilickaya,

Sylvie Le Clech

Samia Maktouf,

Marie Soeurette Mathieu,

Madeleine Monette,

Cécile Oumhani,

Emeline Pierre,

Michèle Rakotoson,

Shumona Sinha,

Elisabeth Tchoungui,

Fawzia Zouari
 

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