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Soumis à des impacts récurrents en raison de leur vol irrégulier, les monocoques à foils de dernière génération connaissent d’inquiétants problèmes structurels au niveau du fond de coque. Personne ne sait s’ils tiendront 70 jours autour du monde.

Alignée aux pontons de Port Olona, la flotte de la 9e édition du Vendée Globe a fière allure. Parmi les 33 bateaux qui s’élanceront des Sables-d’Olonne le 8 novembre pour le tour du monde en solitaire sans escale ni assistance, les « foilers » sont désormais majoritaires. Dix-neuf monocoques Imoca de 60 pieds (18,28 m) sont en effet dotés de ces appendices qui leur permettent de voler à des vitesses élevées, jusqu’à 35 nœuds, dont huit de dernière génération avec des foils toujours plus grands. Mais, derrière ces embarcations rutilantes qui valent jusqu’à 5 millions d’euros, cette avancée technologique fait planer la crainte d’une hécatombe.

Un problème de structure dû à la façon de voler par ricochet

Ces derniers mois, voire ces dernières semaines pour certains, la plupart de ces voiliers récemment mis à l’eau ont été obligés de retourner en chantier pour renforcer leur fond de coque ou réparer de la casse secondaire. C’est le cas de Nicolas Troussel (Corum l’Épargne) qui, fin septembre, a dû sortir son voilier de l’eau après avoir « détecté une anomalie » sur la coque. Un inquiétant problème de structure récurrent, dû à la façon de voler par ricochet qui fragilise le centre de gravité de ces bateaux. Quand les Imoca d’anciennes générations tapaient les vagues par-devant sous la soute à voiles, les nouveaux « foilers » heurtent les flots vers le milieu de la coque.

« On n’est jamais sûr à 100 % de la solidité de la structure, précise à l’Humanité Jérémie Beyou (Charal), grand favori de la course, qui a été un des premiers à connaître ce désagrément. C’est difficile de modéliser par ordinateur exactement les impacts… On est dans l’empirisme. J’espère que, comme nous, tout le monde a rencontré cette problématique et a pu y remédier. » Certains comme Thomas Ruyant (LinkedOut), dont le plan Verdier a été lancé en 2019, ont préféré jouer la prudence : « On n’a pas rencontré ce problème, mais on a quand même renforcé le coefficient de sécurité lors du chantier, l’hiver dernier. C’est plus sûr. »

Sauf qu’aucun architecte, ingénieur ou logiciel n’est capable aujourd’hui de prédire la conséquence d’impacts répétés sur la coque pendant au moins 70 jours autour de la planète, dont une bonne partie dans les impétueuses mers du Sud. « Le gros problème de ces bateaux, c’est qu’on ne sait pas dimensionner de façon précise avec des logiciels les efforts auxquels le fond de coque est soumis, explique le skippeur Kevin Escoffier (PRB), ingénieur de formation en mécanique des matériaux et des structures, dont le bateau, datant de 2010, est équipé de foils . Les efforts exacts qu’exercent les impacts des vagues doivent-ils être simulés de façon répartie ou localisée ? Et avec quel angle de coque et quel degré de gîte ? Et quel type de vague : de face, de côté ou par-derrière ? Il est très difficile de savoir si on a les bons dimensionnements pour mettre les bonnes résistances en tonnes par mètre carré sur le fond de coque. »

L’envergure des foils augmente l’improbabilité d’impacts

Autre problème, les foils augmentent la surface immergée, donc la probabilité de taper quelque chose dans l’eau comme une bille de bois ou un animal marin, ce qui, avec les vitesses élevées, accentue la casse. C’est ce qui est arrivé à Kevin Escoffier, le mois dernier, lors d’un entraînement au large de la Bretagne. « On a eu deux blessés à bord, l’un a perdu une dent et l’autre a eu une commotion cérébrale. On n’a rien cassé au niveau de la structure, seulement au niveau de l’accastillage (boites à réas). Par sécurité, on a sorti le bateau de l’eau pour passer la coque aux ultrasons et enlever la quille. On n’a rien remarqué. »

Pour Alan Roura (La Fabrique), une autre problématique pourrait survenir sur ces nouveaux monocoques : « Si leurs foils cassent, certains bateaux ne sont pas vraiment faits pour naviguer sans foils, car ils n’ont pas puissance de carène. Ils peuvent devenir lents, peu manœuvrants et, dans des déferlantes, manquer d’appui sur leur carène et être dangereux, souligne le navigateur suisse. Je ne serais pas à l’aise si j’avais un bateau comme ça… Alors que nos monocoques, plus anciens et dotés de foils, ont été conçus pour être archimédiens. »

Source l'Humanité,
Nicolas Guillermin

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