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Avec son album Mesdames, l’artiste rend un hommage sensible et lumineux aux femmes, dans des duos avec Véronique Sanson, Camille Lellouche, Laura Smet, Suzane… Le funambule du slam revient sur ces rencontres et collaborations, mais aussi sur le racisme, les violences policières. Et les personnes en situation de handicap.

Dès l’introduction, on est saisi par Mesdames, titre éponyme du nouvel album de Grand Corps Malade. Cet hymne à la femme, à la nécessaire liberté de la moitié du ciel, émeut par sa gravité mouchetée de légèreté. Le poète du 93 scande en toute simplicité : « Et si j’apprécie des deux yeux quand tu balances ton corps/J’applaudis aussi des deux mains quand tu balances ton porc. »

Chacune des neuf autres plages convoque une voix féminine – chanteuse, slameuse, diseuse… Chez les sœurs Berthollet, de formation classique, c’est le « chant » instrumental qui enrichit encore la palette, Camille (violoncelle) et Julie (violon) sublimant la mélodie. Véronique Sanson, qui avait pris Grand Corps Malade sous son aile dès leur rencontre, imprime sa maturité en même temps que sa sensibilité à fleur de cœur.

Mais je t’aime, gravé avec Camille Lellouche, est déjà single d’or avant même la sortie du disque, le 11 septembre. Et a dépassé les 27 millions de vues sur YouTube. Mosimann a entièrement composé ce lumineux 7 e album produit par le fidèle Jean-Rachid. Avec une science de l’électro qui conjugue finement programmation, sampling, pop rock, cordes classiques, hip-hop… Sans oublier ce piano hypnotique qui frissonne avec nous, lorsque le funambule du slam confie : « Vous êtes nos muses, nos influences, notre motivation et nos vices/Vous êtes Simone Veil, Marie Curie, Rosa Parks, Angela Davis. »

Qu’est-ce qui a guidé le choix de vos invitées ? Comment avez-vous connu les jeunes Manon et Alicia, que l’on entend à vos côtés respectivement sur Confinés et sur Enfants du désordre ?

Grand Corps Malade Le fil rouge de l’album, c’est l’éclectisme, sur le plan des générations (en ce qui concerne mes invitées), ainsi que du style, du métissage artistique… Manon, la benjamine du disque, a gagné, à 14 ans, le concours Slam à l’école, dont je suis le parrain. Je suis heureux qu’elle participe à mon disque.

Quant à Alicia, je l’ai découverte sur YouTube, où elle avait posté sa chanson sur les violences faites aux femmes, Édémwa (« Aidez-moi »). J’ai été encore plus impressionné quand j’ai su qu’elle l’avait écrite et composée seule, alors qu’elle n’avait que 17 ans.  Enfants du désordre reflète une préoccupation sociale que nous avons en commun.

Dans Pendant 24 heures, vous inversez, avec la chanteuse Suzane, les rôles homme-femme. Vous : « Je sortirai en jupe quelques instants dans les transports/Pour comprendre l’essence même du hashtag Balance ton porc. » Et elle : « J’mettrai la main au cul/À un pote un peu lourd/Pour qu’il comprenne enfin/Que c’est pas très glamour. »

Grand Corps Malade J’ai découvert Suzane en 2019, aux Francofolies de La Réunion. En 2020, elle a remporté la victoire de la révélation scène de l’année. En inversant nos rôles, nous espérons aiguillonner les consciences, sans donner de leçon, mais avec humour. Je joins ma voix à celles des femmes qui dénoncent la condition qui leur est faite, car il est essentiel que les hommes s’engagent clairement sur cette question. Une façon, selon moi, de renforcer la légitimité de cette lutte, éminemment universelle.

Que ressentez-vous au sujet des violences policières impunies, contre lesquelles se mobilisent, par exemple, Black Lives Matter aux États-Unis et, en France, le comité de soutien à Adama Traoré ?

Grand Corps Malade Il existe, hélas, des violences policières, bien que ce soit souvent dénié. Reconnaître ces faits, outre que cela rendrait justice aux victimes, permettrait de distinguer et de saluer les policiers républicains. Ces derniers, j’en suis convaincu, constituent la majorité, mais ils doivent faire face à l’amalgame qui les met dans le même sac que les adeptes de la violence. La défiance de la population envers les forces de police subsistera tant que les délits et les crimes commis par des flics indignes ne seront pas condamnés. On constate que l’État protège les brebis galeuses. Je soutiens donc les mobilisations menées par Black Lives Matter ou encore le collectif #LaVéritépourAdama.

Début 2017, vous aviez signé l’appel lancé, à la suite de la mort d’Adama Traoré, par des personnalités contre l’impunité des violences policières…

Grand Corps Malade Juste est le combat d’Assa Traoré, sa sœur aînée, et de toute sa famille dans leur volonté de justice et de vérité. De toute évidence, l’enquête avait été passablement bâclée. De nouvelles expertises contredisent les premières conclusions, qui ne mettaient pas en cause les gendarmes incriminés et qui avaient décidé les magistrats chargés de l’instruction à clore les investigations. Rendre justice à Adama Traoré et au cortège des victimes de violences policières, ce serait rendre justice à la République.

N’est-il pas urgent de prendre à bras-le-corps un autre problème : la situation des personnes en situation de handicap ?

Grand Corps Malade Exactement. Pour certaines personnes telles que celles en fauteuil roulant, la situation est extrêmement critique. Seulement 3 % des métros parisiens leur sont accessibles. Il manque cruellement de places de stationnement pour les personnes en mobilité réduite. Le plus criant, et où la France progresse très peu, c’est l’accès à tous et toutes à la voie publique.

Icon QuoteJ’ai très tôt trouvé normal le métissage, car je vivais à Saint-Denis une réalité sociale cosmopolite. De même, si le handicap était présent à l’école, au travail, etc., et si une véritable sensibilisation était opérée, il ne serait pas stigmatisé.
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