La ministre communiste de la santé du Kerala, KK Shailaja, élue personnalité la plus influente du monde
La première place du classement "50 world's top thinkers" est revenu sans appel à KK Shailaja, l'infatigable et brillante ministre de la Santé du Kerala au sein du gouvernement du left Democratic Front.
"Sa gestion de l'épidémie mortelle de Nipah en 2018 a été si efficace qu'elle a été commémorée dans le film, Virus. En 2020, lorsque le Covid-19 est arrivé de Chine en janvier, elle a non seulement géré la situation avec précision, mais elle a également pleinement saisi les implications" explique le magazine Prospect.
La deuxième place est occupée par Jacinda Ardern, Première
ministre néo-zélandaise, dont "l'éthique de la gentillesse a suscité
l'intérêt en tant qu'alternative rafraîchissante (quoique floue) au
néolibéralisme avant même d'avoir montré des résultats pratiques sur la
crise."
Héroïne du Kerala, cette ministre de la santé a neutralisé le Covid-19
Par Raphaël Meursault I Publié le 1 Septembre 2020
LA REVUE. En différenciant sa stratégie, l'État indien du Kerala a contenu le virus de façon surprenante. Rencontre avec KK Shailaja, ministre de la Santé et du Bien-être social du Kerala, et artisane de ce succès.
"Il va arriver chez nous ? — À coup sûr, Madame." Ce 20
janvier, KK Shailaja, la ministre de la Santé de cet État communiste du
sud de l’Inde, vient d’entendre parler d’un nouveau et dangereux virus
qui se répand en Chine ; aussitôt, elle a téléphoné à un spécialiste de
son équipe. La réponse alarmiste de ce dernier agit comme un
électrochoc.
KK Shailaja, 63 ans, réunit dès le lendemain une petite équipe qui décide des mesures à prendre et ordonne aux responsables médicaux des quatorze districts de l’État d’agir de même à leur niveau. Quand, le 27 janvier, est détecté le premier cas de Covid-19, dans un avion en provenance de Wuhan, le Kerala a d’ores et déjà adopté le protocole que préconisera l’OMS près de deux mois plus tard : tester, tracer, isoler et aider.
Au pic de l’épidémie, 170 000 personnes seront strictement confinées sous haute surveillance, dont plus de 20 000 dans des centres d’isolement improvisés. Et en juin, le Kerala, avec ses 35 millions d’habitants, ne comptera que 23 décès dus au coronavirus.
KK Shailaja, qui était déjà une célébrité avant le Covid-19, est désormais traitée en rock star dans la presse indienne. Un film, Virus, s’est inspiré du rôle qu’elle avait joué en 2018 dans la lutte contre un autre virus meurtrier, Nipah, quand elle s’était rendue dans le village situé au coeur de l’épidémie.
De son propre aveu, elle était donc préparée à affronter le Sars-CoV-2. D’autant que le parti communiste – parti au pouvoir dans le Kerala depuis 2016, dont elle est membre – a entrepris un ambitieux programme de modernisation dans le secteur de la santé, avec notamment la création de cliniques spécialisées dans les troubles respiratoires.
"Ajoutez à cela, dit Shailaja, le haut niveau d’alphabétisation au Kerala. Les gens comprennent pourquoi ils doivent rester chez eux. On peut le leur expliquer." Ce qu’elle ne comprend pas, en revanche, c’est comment des pays aussi avancés technologiquement que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont pu enregistrer un aussi grand nombre de décès : "Ça me sidère."
KK Shailaja, 63 ans, réunit dès le lendemain une petite équipe qui décide des mesures à prendre et ordonne aux responsables médicaux des quatorze districts de l’État d’agir de même à leur niveau. Quand, le 27 janvier, est détecté le premier cas de Covid-19, dans un avion en provenance de Wuhan, le Kerala a d’ores et déjà adopté le protocole que préconisera l’OMS près de deux mois plus tard : tester, tracer, isoler et aider.
Au pic de l’épidémie, 170 000 personnes seront strictement confinées sous haute surveillance, dont plus de 20 000 dans des centres d’isolement improvisés. Et en juin, le Kerala, avec ses 35 millions d’habitants, ne comptera que 23 décès dus au coronavirus.
KK Shailaja, qui était déjà une célébrité avant le Covid-19, est désormais traitée en rock star dans la presse indienne. Un film, Virus, s’est inspiré du rôle qu’elle avait joué en 2018 dans la lutte contre un autre virus meurtrier, Nipah, quand elle s’était rendue dans le village situé au coeur de l’épidémie.
De son propre aveu, elle était donc préparée à affronter le Sars-CoV-2. D’autant que le parti communiste – parti au pouvoir dans le Kerala depuis 2016, dont elle est membre – a entrepris un ambitieux programme de modernisation dans le secteur de la santé, avec notamment la création de cliniques spécialisées dans les troubles respiratoires.
"Ajoutez à cela, dit Shailaja, le haut niveau d’alphabétisation au Kerala. Les gens comprennent pourquoi ils doivent rester chez eux. On peut le leur expliquer." Ce qu’elle ne comprend pas, en revanche, c’est comment des pays aussi avancés technologiquement que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont pu enregistrer un aussi grand nombre de décès : "Ça me sidère."
Sources WEB Demain