RADIO(S)

Alerte info
CHANSONS ROUGES INFORMATIONS ET MUSIQUES EN CONTINUE : Musiques rouges, variétés 24h sur 24h et journaux et flashs à 7h, 8h, 9h, 10h, 12h, 13h, 14h, 16h, 18h, 19h, 20h, 21h, 22h, 23h MOSAIK RADIOS : En cliquant sur le logo en bas à droite vous pouvez écouter une autre station du groupe Mosaik Radios : Classik Radio. CLASSIK RADIO VOUS PROPOSE MUSIQUES CLASSIQUES, JAZZ ET FLASHS D'INFORMATIONS : Classik Radio, les plus belles musiques, les plus grands compositeurs, magazines et journaux à 7H, 8H30, 9H, 12H30, 13H, 15H, 17H, 18H30, 19H, 22h EMISSIONS ORIGINALES ET EXCLUSIVES PROPOSEES PAR MOSAIK RADIOS : Diffusées sur Chansons Rouges et Classik Radio : Histoires des fêtes de l'Humanité, la légende...héroïques femmes dans la résistance...histoires des chansons de variétés...histoires des chansons révolutionnaires...125 biographies au service de l'humanité...les bons mots de l'histoire...vies et œuvres des compositeurs et musiciens classiques... LES TRESORS DU CINEMA, LES PLUS BELLES MUSIQUES : Sur Chansons Rouges et sur Classik Radio tous les samedis de 14h à 15h




Depuis début juin, les « jeunes filles en colère » manifestent dans différentes villes de l’île contre les agressions et viols subis par des centaines d’adolescent.e.s et d’enfants. Leur parole s’est libérée sur les réseaux sociaux.

« J’avais 7 ans quand “un ami de la famille” qui me gardait a abusé de moi… », raconte une femme corse sur Facebook. Sur Twitter, Scarlett écrit : « #Iwas13. J’étais de plus en plus fatiguée de me débattre en vain. Ils m’avaient déshabillée, il ne me restait plus que ma culotte pour me couvrir. » Depuis plusieurs semaines, les témoignages d’agressions et de harcèlement sexuel se multiplient sur les réseaux sociaux sous le mot-clé #IwasCorsica. On en compte près de 250, émanant souvent de femmes, et parfois d’hommes, ayant été agressés sexuellement alors qu’ils étaient très jeunes. « Moi-même victime d’un viol à 15 ans, quand j’ai vu que des dizaines de jeunes de ma ville, Bastia, partageaient des histoires qui ressemblaient à la mienne, j’ai posté mon témoignage », explique Lina Marini, aujourd’hui âgée de 18 ans, cofondatrice du collectif Zitelle in zerga (« jeunes filles en colère » en langue corse). En quelques jours, la jeune fille est contactée par des dizaines d’autres ayant vécu des agressions similaires. Avec l’une d’entre elles, Anaïs Mattei, elle crée le groupe #IwasCorsica, puis un collectif « pour relayer les cris d’alarme de ces jeunes jusque dans la rue » !

« Nous sommes fortes, nous sommes fières... »

Après une première manifestation à Bastia fin juin, ces jeunes militantes, vêtues d’un tee-shirt blanc barré de l’inscription « I was », sont redescendues dans les rues d’Ajaccio le 5 juillet, puis à Calvi dimanche dernier. Leurs slogans : « Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes et radicales et en colère » ou encore « Police, justice, classement sans suite, vous êtes complices ». Plusieurs centaines de personnes participent à chacun de ces rassemblements, armées de pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Prenez nos plaintes », « Non, c’est non » ou « Violeur, à toi d’avoir peur ».

À chaque fois, les manifestants ciblent leur action en direction des préfectures et sous-préfectures pour pointer la responsabilité de l’État dans le déni de justice subi par les victimes. « Celles et ceux qui ont osé déposer une plainte l’ont trop souvent vue classée sans suite », déplore Lina Marini, dont le collectif s’est chargé de rassembler les témoignages et de les déposer au commissariat de Bastia pour que des enquêtes soient ouvertes. Les fondatrices de ce collectif espèrent qu’en unissant leurs forces, elles parviendront à mettre en lumière la réalité de ces violences occultées. « Quand j’ai parlé à des amis de mon viol, ils m’ont dit que mon agresseur n’aurait jamais pu faire ça, qu’il était riche et beau, donc qu’il n’avait pas besoin de violer une fille vu qu’il pouvait les avoir toutes… En plus, ici, tout le monde se connaît et se protège », regrette Lina Marini.

D’ailleurs, ces manifestations sont vues d’un mauvais œil par les agresseurs présumés, dont une cinquantaine ont porté plainte pour diffamation. Les pneus de la voiture d’Anaïs Mattei ont ainsi été crevés par deux fois… « Cela ne nous impressionne pas, nous n’arrêterons pas. La peur est en train de changer de camp », affirme Lina Marini, qui, avec d’autres, a été reçue par le préfet. Elles lui ont demandé d’appuyer l’inclusion de modules de prévention de la violence sexuelle et sexiste dans les programmes scolaires mais aussi de créer une brigade formée aux violences sexuelles et sexistes, avec au moins un représentant dans chaque commissariat ou gendarmerie. « Nous reverrons le représentant de l’État en septembre pour voir s’il compte répondre à nos demandes », indique la jeune femme, bien décidée à maintenir la pression pour « pour que les victimes obtiennent justice et que les enfants d’aujourd’hui et de demain n’aient pas à subir les mêmes traumatismes ».

Eugénie Barbezat, l'Humanité

Partager