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Inspiré d'une histoire vraie, le combat émancipateur d'une jeune ouvrière du textile banglandaise décidée à créer un syndicat dans son entreprise.
Made in Bangladesh est le 3ème long métrage de la réalisatrice bangladaise Rubaiyat Hossain. Quand bien même le Bangladesh produit environ 80 films par an, rares sont ceux qui arrivent sur nos écrans. En plus de la qualité du film, le fait que Made in Bangladesh soit une coproduction dans laquelle on retrouve la France, le Danemark et le Portugal a très probablement contribué à sa sortie dans notre pays.
Synopsis : Shimu, 23 ans, travaille dans une usine textile à Dacca, au Bangladesh. Face à des conditions de travail de plus en plus dures, elle décide avec ses collègues de monter un syndicat, malgré les menaces de la direction et le désaccord de son mari. Ensemble, elles iront jusqu’au bout.

Le combat de Shimu

Alors que Shimu était encore une jeune adolescente, sa famille avait cherché à la marier avec un homme d’une quarantaine d’années, ce qui avait entraîné sa fuite vers Dacca, la capitale. Une ville où elle a fait un mariage d’amour avec Sohel et où elle travaille dans un atelier de textile. A la suite d’un incendie et du décès de Moyna, une collègue, Shimu est approchée par Nasima, membre d’une ONG impliquée dans la conquête et la protection des droits des femmes. Nasima arrive à convaincre Shimu de monter un syndicat dans son usine. Malgré les lois et le code du travail qui devraient permettre à cette création de s’effectuer sans problème, sans risque de licenciement pour les adhérentes, le film va retracer avec force toutes les difficultés que va rencontrer Shimu pour arriver à ses fins.

Un film très bien documenté, mais pas que …

Si, par curiosité, vous allez regarder les étiquettes de vos vêtements, il serait étonnant que vous ne tombiez pas sur la mention « Made in Bangladesh ». Cela serait étonnant car 60 % des vêtements vendus en Europe sous le nom de marques occidentales de grande réputation proviennent de ce pays dans lequel les salaires des ouvriers et, surtout, des ouvrières sont parmi les plus bas du monde : un salaire minimum de 8000 Takas par mois, soit, environ, 80 Euros. S’ajoute à cela un grand nombre d’usines construites sans permis et qui ne répondent pas aux normes de sécurité. Plus de 500 ouvrières ont trouvé la mort dans des incendies depuis 10 ans et on a tous en mémoire la catastrophe du Rana Plaza en 2013, l’effondrement d’un bâtiment abritant plusieurs ateliers de confection ayant entraîné la mort de 1130 travailleurs et travailleuses. Si on ajoute que le Bangladesh a la particularité d’être un pays très majoritairement musulman, d’être classé 143ème sur 180 pays en matière de corruption  et d’être dirigé par une femme, on a un tableau à peu près complet du contexte dans lequel se déroule le film.

Rubaiyat Hossain et son coscénariste Philippe Barrière ont su éviter le piège de la lourdeur dans le traitement de leur sujet : si le film, particulièrement bien documenté, nous apprend beaucoup de chose sur les conditions de vie des ouvrières du textile au Bangladesh ainsi que sur les lois sociales dans ce pays, ce n’est jamais de façon frontalement didactique. Par ailleurs, le film s’aventure vers des univers personnels comme l’évolution des rapports entre Shimu et son mari, lequel n’apprécie pas l’engagement de sa femme, ou les fausses promesses de mariage qu’un contremaître peut faire à une employée. Comme le dit Shimu : « nous sommes des femmes, fichues si on est mariées, fichues si on ne l’est pas ».

Le deuxième opus d’une trilogie

Dans Les lauriers rose rouges, le film précédent de Rubaiyat Hossain, le personnage principal était une actrice de théâtre, appartenant à la classe moyenne. Un autre personnage du film quittait son emploi de domestique pour aller travailler dans un atelier de couture. Ce personnage était interprété par Rikita Shimu qu’on retrouve ici dans le rôle de Shimu. Après s’être intéressée à un personnage de la classe moyenne, puis à une ouvrière du textile, Rubaiyat Hossain aimerait compléter sa trilogie avec un film sur les très riches de son pays.

Made in Bangladesh s’inspire beaucoup de ce qu’a vécu Daliya, une ouvrière syndicaliste, laquelle a été aux côtés de la réalisatrice durant toute la gestation du film, aussi bien pour apprendre la couture aux comédiennes que pour retravailler les dialogues afin de les rendre plus authentiques. Pas de surprise : le film n’a pas été tourné dans une véritable usine en fonctionnement, mais dans une usine abandonnée qu’il a fallu rééquiper en matériel loué. Même si le film ne cherche pas à « faire joli » au niveau de la photographie, il est certain que les couleurs chatoyantes des saris illuminent un univers par ailleurs très s




Conclusion

Le Bangladesh est un pays dont on parle peu malgré ses 160 millions d’habitants. En fait, on ne le connait qu’au travers des vêtements que nous portons, dont beaucoup en proviennent. D’un côté, l’industrie du textile fait travailler 4 millions de personnes dans ce pays et les exportations du textile représentent 80 % des exportations totales. D’un autre côté, ce qui se passe dans les usines du Bangladesh s’apparente à de l’esclavage. Que faire ? Arrêter d’acheter des produits en provenance de ce pays ? Continuer à le faire ? Aller voir ce film n’apporte pas une réponse à ce dilemme, mais Made in Bangladesh a le mérite de montrer un combat qui se fait sur place et qu’il faudrait arriver à soutenir. Reste à savoir comment !

Sources Critiques Films et CGT Ensemble

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