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Choisie par Banque populaire pour courir le Vendée Globe l’an prochain, la navigatrice, novice dans la classe Imoca, dispute la Transat Jacques Vabre avec Armel Le Cléac’h. Une formation accélérée avec le prestigieux skippeur qui tourne à plein régime.

«Je peux être stressée, angoissée… (Elle réfléchit.) Je n’aime pas répondre au téléphone, je suis sensible au regard des autres, je ne sais pas préparer un Imoca (monocoque de 60 pieds) ni faire de la mécanique. Je suis un peu claustrophobe aussi et j’ai un peu le vertige, ça tombe bien le mât fait 30 mètres… Mais je veux toujours aller plus loin, dépasser mes peurs et repousser mes limites. » Ce qui frappe lorsque l’on rencontre Clarisse Crémer et qu’on lui demande de citer ses défauts, c’est sa capacité à jouer la transparence et montrer sa détermination. Nouvelle venue dans la classe Imoca, la jeune femme de 29 ans poursuit sa formation accélérée avec Armel Le Cléac’h, vainqueur du dernier Vendée Globe. Parti le 27 octobre du Havre à bord de Banque-Populaire-X, le duo occupait au classement de 16 heures dimanche après-midi la 3e place de la flotte Imoca, juste derrière les voiliers à foils, grands favoris de la course, de Jérémie Beyou et Christopher Pratt (Charal), suivi de Charlie Dalin et Yann Eliès (Apivia).

« C’était un peu comme aller sur la Lune »

Une jolie performance pour ce monocoque à dérives droites, mis à l’eau en 2011, et non doté de ces appendices qui permettent désormais aux bateaux de voler. « On apprend à se débrouiller ensemble, expliquait la Francilienne lors de sa dernière vacation radio avec la direction de course, le 1er novembre. Armel fait les routages, il regarde tout une première fois, après je regarde et on en discute. Lui, il a l’habitude, il sait comment il faut procéder, et puis moi j’apprends à faire comme lui, je le vois faire, et après on regarde ensemble l’ordinateur. » Une distribution des rôles bien établie qui doit permettre à Clarisse Crémer de prendre le départ du Vendée Globe dans un an à bord de ce monocoque pour écrire, cette fois, sa propre histoire en solitaire.

Être choisie par l’une des plus grosses écuries de course au large est une chance qui peut vite devenir un fardeau si le costume taille trop grand. « C’est un privilège de vivre une telle expérience. Quand Ronan Lucas (directeur de l’écurie Banque populaire – NDLR) m’a approchée, j’étais très surprise, enthousiaste et à la fois sur la défensive. Je n’avais pas l’intention de proposer un tel programme à un sponsor. Le Vendée Globe, ça me faisait rêver mais je ne m’y identifiais pas, c’était un peu comme aller sur la Lune. Ronan m’a demandé si j’en avais envie et si je m’en sentais capable… Aujourd’hui, je ne sais pas encore si je suis capable de faire le Vendée Globe. Mais je crois qu’il a discerné mon envie de me faire mal. »

Il y a quatre ans, la mer était encore une chose abstraite pour Clarisse Crémer. Quelques régates étudiantes et surtout beaucoup d’allers-retours Paris-Bretagne dans le Morbihan pour passer du temps avec son chéri. « Le déclic, c’est en 2015. Je rejoins mon conjoint, Tanguy (Le Turquais, en duo avec Luke Berry en Class 40, ils ont démâté le 28 octobre – NDLR), skippeur en Figaro et je commence à faire de la voile sérieusement. » Tout s’enchaîne très vite pour celle qui a créé Kazaden avec son frère, une application de réservation de séjours d’aventure (trek, kitesurf, alpinisme…). D’abord sur le circuit Mini (1re de la Mini-Fastnet 2017, 2e de la Mini-Transat en bateau de série) puis en Figaro 3 où elle apprend la régate au contact. « En Mini, j’avais un budget correct pour un amateur mais c’était le système D. En Figaro, j’avais un seul préparateur et pas à temps plein… Là, aujourd’hui, je me sens hyper-privilégiée car j’ai une équipe de 7 personnes qui prépare mon bateau, un bureau d’études (4 personnes) et 3 personnes au niveau administratif. L’objectif, c’est de me décharger de tout le reste pour que je me consacre 100 % à la voile. »

Une perfectionniste surnommée la Machine

Très communicative, c’est aussi grâce à ses vidéos humoristiques en course au ton décalé que Clarisse Crémer s’est fait remarquer. « J’ai mis le doigt sur les côtés absurdes de la course au large : c’est un peu un sport de galérien quand même, il faut le dire ! Je montre que les courses sont des aventures et que, même si on arbore un beau sourire devant la caméra, on n’est pas des machines non plus ! » La Machine, justement, le surnom dont elle a hérité en classe Mini. « Ce sont trois copains de la Mini qui m’ont donné ce surnom car je suis très méthodique », lance-t-elle dans un éclat de rire. Une perfectionniste qui a parfois aussi le couteau entre les dents. « En course, je peux être une vraie teigne, souligne cette diplômée d’HEC. Je ne lâche rien. Quand j’ai un objectif en tête, ça décuple mes forces. C’est ce que j’adore dans la course au large alors que dans la vie de tous les jours je ne pense pas être comme ça. »

Une monture très complexe et physique, difficile à maîtriser

Mais, pour s’épanouir à bord, il faut déjà commencer par maîtriser sa monture. Pas évident sur les dernières générations d’Imoca, devenues des voiliers à la fois très complexes et physiques. « C’est difficile au début de s’approprier le bateau, reconnaît-elle. On ne barre quasiment jamais, le cockpit est orienté vers l’arrière, donc on regarde vers le siège de barre tout le temps, ça n’a rien à voir avec le Figaro. Techniquement, il y a plein de trucs à assimiler sinon on peut vite casser. Parfois Armel me montre des choses et me dit très sereinement : “C’est facile, tu vois !” Mais pour moi, c’est pas facile ! Je n’ai pas couru trois Vendée Globe, je n’ai pas son expérience. »

Plutôt taiseux, le vainqueur de la Transat anglaise (2016), dans l’attente de son futur multicoque géant après la dislocation de son trimaran Ultim lors de la Route du rhum l’an passé, avoue avoir un peu tâtonné au début. « C’est nouveau pour moi. Ces dernières années, j’avais toujours un bateau à la pointe que je développais. Là, je passe beaucoup de temps à répondre aux questions… Je m’adapte ! Ce sont des bateaux difficiles, quand on n’est pas bien préparé on se met vite en difficulté. Forcément, c’est moi qui suis un peu plus à la manœuvre, Clarisse est là pour apprendre et prend peu à peu sa place, car c’est elle qui va s’élancer sur le Vendée Globe l’an prochain sur ce bateau. Elle fait preuve de beaucoup d’humilité et de motivation. Cette transat vers le Brésil va lui permettre d’acquérir plus d’automatismes. Ensuite, elle ramènera le bateau toute seule en Bretagne. Ce sera un bon test. »

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