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Le gigantesque chœur nantais et ses invités espagnols ont impressionné le public sévillan. Un luxuriant bouquet de voix qui exorcise la douleur et exalte le désir de vivre.

Séville (Espagne), envoyée spéciale.

Impressionnant… S’étendant sur une centaine de mètres, un long cortège de plus de 500 choristes, musiciens et accompagnateurs quitte le Casino de la Exposicion, où UrbanVoices a établi son QG durant son immersion sévillane. Le chœur se rend au lieu du concert, sur la splendide plaza de España, où il va présenter sa création, Camelo Cantar, sous la direction artistique de Karim Ammour. Dès les premières envolées vocales, l’alchimie opère. Ce gigantesque chœur, tout de noir et rouge vêtu, ce luxuriant bouquet de voix qui nous emplit, ces mélodies qui exaltent la douleur autant que le désir du bonheur… Impossible de résister, l’émotion monte peu à peu, et atteint son zénith quand 50 collégiens du Lycée français de Séville rejoignent 430 adultes (200 Français et 230 Espagnols). Dans le public, on remarque José Galvan, grand maître de flamenco venu incognito, qui exprime son enchantement.

« Notre art comporte une essentielle dimension sociale »

Initiateur des défis lancés avec ­UrbanVoices, Karim Ammour, prodigieux touche-à-tout (arrangeur, orchestrateur, chef de chœur, musicien, professeur, intervenant social dans les quartiers), avait emmené UrbanVoices l’an dernier à La Havane pour une épopée cubaine mémorable. « Nous faisons la route de la rumba et du flamenco, deux cultures populaires extrêmement fortes et riches, inscrites par l’Unesco au patrimoine immatériel de l’humanité, rappelle Karim. Dans ce monde en souffrance, nous voulons apporter notre modeste message de dialogue et de paix. Par son mouvement vers l’autre, par une créativité qui inclut et non pas exclut, l’art tel que nous le pratiquons au sein d’UrbanVoices et tel que nous le propageons comporte une essentielle dimension sociale. » Lectrice de l’Humanité depuis 1995, Isabelle, qui a rejoint le chœur en 2012, confirme. « Entre notre expérience à Cuba et celle à Séville, aussi puissantes l’une que l’autre, nous sentons une vraie continuité dans l’exercice du chant et dans le partage. Le dialogue artistique, culturel et social que Karim nous amène à développer est plus que jamais nécessaire, sur une planète où les tentatives de division gagnent du terrain. »

Lundi dernier, direction la Pañoleta, quartier gitan de la banlieue immédiate de Séville. Les UrbanVoices se rendent à la bodega de Valdo pour une peña (sorte de jam session). Peu après son arrivée, le chœur entame spontanément une chanson (ici, Alboreá, classique gitan remontant environ à 1850), comme il s’y risque quasi partout où il passe, en faisant chaque fois impression sur l’auditoire. Après une dégustation de vins faits maison, les tables de la taverne sont poussées. Un des artistes installés devant la rangée de tonneaux de vin lance une incantation saisissante. La peña s’enfièvre, lentement, sûrement. Un peu plus tard se lève José ­Heredia, le patriarche. Et bientôt sa voix tenaille nos entrailles. Il n’a ­jamais travaillé en tant que professionnel, mais il possède le duende, cette grâce indicible qui conduit au vertige intérieur. Le séjour des Nantais est ponctué de ce type de moments intenses, rencontres improvisées, jam sessions, soirées traditionnelles, concerts de haute qualité (à l’instar de l’époustouflante prestation de Mujeres, trio que Marta la Niña forme avec la guitariste Mercedes Lujan et la harpiste Ana Crisman). Le chœur accomplit en outre plusieurs « flashvoices », de brèves interventions chantées, sur les places et dans les rues de Séville. « Ce sont autant d’occasions de confronter sa pratique avec les gens du pays, et approfondir sa connaissance de la culture que le chœur vient partager, à Cuba, à Séville et, nous l’espérons vivement, à Oran, pour le dernier chapitre de ce triptyque », explique Karim. Galvanisés par l’aventure, les UrbanVoices et leurs pairs du chœur sévillan espèrent ardemment pouvoir, tous ensemble, la prolonger à Oran et, d’ici là, présenter Camelo Cantar en France. Avis aux programmateurs qui voudraient offrir à leur public les frissons que suscitent plus de 400 voix unies, tressées, par la passion flamenca et par l’utopie d’un dialogue humain recousu par le chant.

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