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Depuis un an que la Chine a refusé de servir de poubelle aux pays occidentaux, rien ne va plus dans la mécanique bien huilée de gestion internationale des déchets.

La surproduction d’ordures en Occident est-elle en passe de virer en confrontation géopolitique ? La confirmation, lundi, par les autorités indonésiennes, du renvoi de sept conteneurs de déchets vers la France et Hong Kong offre une nouvelle illustration de la joute à laquelle se livrent actuellement pays du Nord et pays du Sud.

Les caissons expulsés renfermaient des déchets ménagers, des déchets plastiques et des matériaux dangereux, le tout en violation des règles d’importation, affirme Jakarta. Deux d’entre eux avaient été acheminés depuis la France. Celle-ci se disait, mardi, « en attente » d’informations plus précises quant à leur contenu et leur destination. Quoi qu’il en soit, l’épisode s’inscrit dans une série au long cours. Depuis le printemps, les pays d’Asie du Sud-Est se rebiffent, refusant de servir plus longtemps de poubelle aux pays riches. Une mutinerie inédite qui sème la panique dans la mécanique mondiale jusqu’alors bien huilée de gestion des déchets.

La Malaisie submergée de plastiques

Depuis le début de l’été, l’Indonésie a déjà retourné huit conteneurs de détritus en Australie, et cinq aux États-Unis, pays auquel elle envisage d’en renvoyer encore quarante-deux autres. La semaine dernière, c’est le Cambodge qui réexpédiait quatre-vingt-trois caissons remplis de plastiques usagés vers leurs émetteurs occidentaux, dont 11 destinés au Canada. À ce dernier, les Philippines viennent également de renvoyer soixante-neuf conteneurs. Le Sri Lanka s’apprête à en restituer cent onze à la Grande-Bretagne. La Malaisie a, elle, été une des premières à tirer : en mai, elle annonçait le renvoi de 3 000 tonnes d’ordures à leurs expéditeurs, entre autres l’Espagne, le Japon, les États-Unis et la France.

« L’année dernière, la Malaisie est devenue la principale destination pour les déchets plastiques », expliquait alors le Malay Mail, quotidien national. Avant cela, et depuis des années, c’est la Chine qui tenait cette position. Seulement voilà : il y a deux ans, le géant asiatique a fini par dire stop, bouleversant un ordre des choses que les pays occidentaux pensaient pourtant bien établi.

Ces derniers avaient pris l’habitude de lui sous-traiter le recyclage de leurs déchets, singulièrement plastiques, à raison de plus de 7 millions de tonnes par an. L’Europe comme les États-Unis lui expédiaient annuellement près de 50 % de leur production de détritus.

La Chine y trouvait en partie son compte, recyclant et valorisant ce qui pouvait l’être, s’accommodant bon an, mal an du reste... jusqu’à l’indigestion de ses sols et ses rivières. En 2017, le pays annonçait à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sa volonté de durcir drastiquement les règles d’importation de plastiques et plus généralement de déchets. Plus question, ou presque, de laisser passer les matériaux les plus polluants ou difficiles à recycler.

Dans un rapport dont se fait état le BIR (Bureau of International Recycling), association mondiale des industriels du recyclage, Veolia France s’en inquiétait alors, suggérant que les évolutions réglementaires chinoises risquaient de conduire à restructurer le marché à l’échelle européenne. Pour les États-Unis, la décision risquait potentiellement « d’affecter 6,5 milliards de dollars d’exportations annuelles et 150 000 emplois », plaidait encore le BIR, tentant de convaincre Xi Jinping de revenir sur sa décision. En vain : début 2018, la Chine adoptait les nouvelles normes.

Depuis, c’est la déroute. En mal de points de chute pour leurs ordures, les pays occidentaux cherchent tous azimuts, quitte à faire du forcing. En Malaisie, les importations de plastique ont triplé par rapport à 2016, entraînant une multiplication sauvage du nombre d’usines de retraitement, opérant pour beaucoup sans permis, rapporte encore le Malay Mail. En mai, le gouvernement exhortait les pays développés à renoncer à lui sous-traiter leurs déchets. Le même mois, le Canada répondait en refusant de signer un amendement à la convention de Bâle (1) susceptible d’interdire l’exportation des déchets dangereux vers les pays en développement.

(1) Traité international sur la gestion des déchets dangereux.
Marie-Noëlle Bertrand, l'Humanité
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