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Elle est l’une des trois espèces de tortues qui vivent encore en France à l’état sauvage. Présente depuis des lustres dans le sud de la France, elle est pourtant aujourd’hui en voie de disparition. Réchauffement climatique et activité humaine pourraient avoir raison d’elle.

Garrigue, maquis et soleil ne sont pas seulement des mots qui évoquent les vacances d’été, mais bien ceux qui décrivent l’habitat naturel de l’unique tortue terrestre de France : la tortue d’Hermann. Malgré les fonds européens débloqués et des protections juridiques mises en œuvre depuis plus d’une dizaine d’années, cette tortue est l’exemple même d’une espèce mise en danger par l’action de l’Homme. Testudo hermanni de son nom scientifique, ce petit reptile occupe encore aujourd’hui des territoires allant de la Catalogne espagnole jusqu’au détroit du Bosphore. En France, s’il peuplait nos côtes il y a 1,2 million d’années, on ne le retrouve plus aujourd’hui que dans certaines zones protégées de Provence et de Corse.

La sonnette d’alarme a retenti il y a une vingtaine d’années, lorsque des scientifiques ont observé l’effondrement des populations adultes sur le territoire. L’Homme, unique coupable ? « Oui, à 90 % », affirme Sébastien Caron, responsable scientifique de Soptom, association dédiée à l’observation et la conservation de la tortue d’Hermann, et les raisons ne manquent pas. Parmi elles, on note les pertes irréversibles d’habitat avec l’expansion des agglomérations et celle du réseau autoroutier. À cela s’ajoutent aussi les nouvelles pratiques agricoles et forestières. Ainsi, la reconversion des terres en monocultures de vigne a accéléré le processus de disparition. Reste le réchauffement climatique, qui, dans le sud de la France, favorise chaque année un peu plus les départs d’incendies, donc la perte de l’habitat naturel. Face à toutes ces menaces, la préservation des espaces est devenue un enjeu majeur. Si, au niveau international, la convention de Washington en 1973 – accord sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction – lui a déjà offert un premier répit, il a fallu attendre 2001 en France et la création de parcs sous l’égide de Natura 2000 pour que les choses s’accélèrent. En 2007, un arrêté ministériel mettait la tortue d’Hermann définitivement sous la protection de la loi. Enfin, en 2010, elle était officiellement reconnue comme espèce vulnérable et, de fait, placée sur liste rouge suivant les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature. En a découlé par la suite la multiplication de plans d’aide. C’est ainsi que le spécimen d’Hermann a bénéficié de plans européens très médiatisés, dont le programme de conservation Life +, mis en place en 2010 et intitulé « Vers une gestion intégrée favorable à la tortue terrestre dans le Var, création d’outils pour les gestionnaires d’espaces naturels en Europe ». Jusqu’à l’année 2014, ce plan a représenté pas moins de 2 700 000 euros.

Malgré cela, hommes et femmes de terrain peinent encore à faire vivre leurs structures. Le plan national d’actions, lancé en 2018 par le gouvernement, est en effet loin de répondre à l’urgence. Certes, il délègue la gestion des actions aux structures locales, mais ne prévoit hélas pas de budgets conséquents – 20 000 euros annuels. Très insuffisant, et ce d’autant plus que, dans le même temps, l’État détricote peu à peu les lois de protection de la biodiversité au profit de projets urbanistiques. « Le CNPN (Conseil national de protection de la nature) a vu ses pouvoirs réduits au profit d’assemblées régionales. Il ne jouera donc plus son rôle de dernier rempart face aux lobbies, qui, au niveau local, peuvent être très influents, et ce d’autant plus que les préfets sont très souvent à leur écoute », s’énerve Sébastien Caron, qui rajoute : « Depuis deux ans, la situation empire un peu plus. »

Et pourtant, les solutions pour sauver l’espèce ne sont pas insurmontables. Elles passent par quelques actions élémentaires qui pourraient permettre à la tortue d’Hermann de retrouver sur nos territoires une seconde vie. Certes, préserver son habitat naturel reste la priorité des priorités, mais la sensibilisation du public est tout aussi importante. Les risques encourus par ces petites bêtes sont encore trop nombreux : ramassage de spécimens sauvages par des personnes « pensant bien faire », attaques de chiens, trafic et autres pratiques illicites. Face à cela, le petit village de Carnoules dans le Var, appelé aussi « village des tortues », a peut-être trouvé une solution avec le développement d’un écotourisme qui attire chaque année un peu plus de monde. Respect de la nature, prospérité économique et sensibilisation du grand public à l’éthique environnementale sont le leitmotiv de la commune varoise. Ici, l’ambition est claire : protection de l’espèce, intervention d’une équipe soignante, animations et visites pédagogiques. Mais, encore une fois, « c’est très dur ! Puisque l’État ne fait rien, nous sommes voués à l’autosuffisance », confie Edwige Chaix, responsable communication des lieux.

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