Premier Mai 2019 : 240 manifestations en France, des centaines de milliers de participants
Finalement, la calme détermination de la très grande majorité des manifestants a quand même réussi à surmonter le chaos et la violence. À Paris, le défilé du 1er Mai a subi un sabotage de très grande ampleur. Mais les participants, contraints de battre en retraite un moment, n’ont pas renoncé à défiler, en dépit des affrontements de rue entre groupes de casseurs très minoritaires mais aguerris et organisés, et policiers réprimant aveuglément. Hier, la CGT a dénoncé « une répression inouïe et sans discernement (qui) a (eu) lieu suite aux actes de violence de certains. Nos camarades, y compris notre secrétaire général, se font gazer et reçoivent des grenades. Ce scénario (…), scandaleux et jamais vu, est inadmissible dans notre démocratie ». « J’espère que ce soir on retiendra que des organisations syndicales ont porté des préoccupations, des revendications sociales et des propositions », a souligné de son côté Laurent Berger secrétaire général de la CFDT, syndicat qui ne participait pas à la plupart des mobilisations. « Ça brouille le message », a regretté quant à lui, Yves Veyrier, le numéro un de FO, qui défilait à Marseille.
Ce 1er Mai 2019 restera pourtant dans les annales, non seulement à cause de ces très graves incidents, mais en raison de l’union inédite à cette échelle des gilets jaunes et des drapeaux – dans des périmètres fluctuants selon les endroits – des syndicats CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef ou UNL dans tout le pays, et que ces violences visaient à éclipser. En fin d’après-midi, le cortège de la capitale est parvenu à se frayer un chemin vers sa destination finale, à l’instar des quelque 240 manifestations organisées en province qui ont tranché par leur ambiance festive et bon enfant, en dépit là aussi de déploiements policiers impressionnants et d’interdictions de défiler dans certains centres-villes.