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Après avoir déposé officiellement la liste PCF hier en compagnie de quelques-uns de ses colistiers, Ian Brossat présentera, lors d’un meeting à Rennes, son programme pour « une Europe des gens ».

Cariste chez Amazon, ex-ouvrière du textile, routier, profs, syndicalistes… Ils étaient là hier, devant le ministère de l’Intérieur, pour déposer leurs candidatures aux côtés de leur tête de liste, Ian Brossat. Un symbole pour le PCF qui, avec 50 % d’ouvriers et d’employés candidats, entend défendre « l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent ». « Sur notre liste il y a des cols bleus, des blouses blanches, des robes noires, des stylos rouges, elle est à l’image de la société française. Au Parlement européen, sur 751 eurodéputés il y a 3 ouvriers. C’est dire si on est loin du compte », lance Ian Brossat avant d’entrer dans le ministère. C’est la « voix du monde du travail » que ces candidats souhaitent porter. Avec la présentation de leur programme, lors d’un meeting à Rennes ce soir, c’est un contre-pied qu’ils entendent proposer à la politique du chef de l’État, dont les mesures de conclusion du grand débat, attendues pour demain, prennent l’allure, d’après les fuites, d’un « travailler plus pour gagner autant ». « Notre liste porte une opposition et une alternative résolues à la politique d’Emmanuel Macron, assure Ian Brossat. Il rêve d’être le sauveur de l’Europe néolibérale. Nous nous battons pour une Europe sociale et écologique. »

Dès la première des 12 propositions clés qui figurent au programme communiste – ​​​​​​​un Smic européen à au moins 60 % du salaire moyen (soit 1 400 euros net en France), « l’Europe des gens » prend tout son sens. « C’est ce que demandent, depuis des mois, les gilets jaunes qui n’arrivent plus à remplir leur frigo le 15 du mois, sans même parler de partir en vacances avec les enfants… », estime Marie-Hélène Bourlard, ancienne ouvrière du textile, médiatisée par le film de François Ruffin Merci patron !, et numéro deux sur la liste. « Au lieu de nous mettre en concurrence d’un pays à l’autre, il faudrait que les richesses qu’on produit servent à nos salaires plutôt qu’aux actionnaires, pour que les gens puissent vivre dignement, tout simplement », abonde Khaled Bouchajra, cariste chez Amazon. « Les riches sont de plus en plus riches, les classes moyennes s’appauvrissent et pour les classes populaires, dont je fais partie, l’ascenseur social est bloqué déjà depuis quarante ans dans les quartiers. Faut changer tout ça, c’est pour ça qu’aujourd’hui on est là », ajoute-t-il.

Tirer les salaires vers le haut, une partie du remède aux délocalisations

La proposition est aussi un symbole de l’opposition à la logique Macron alors que la candidate LaREM, Nathalie Loiseau, défend un Smic européen à 50 % du salaire médian, « soit en France 900 euros, le seuil de pauvreté. Ce nivellement par le bas est une folie », fustige Ian Brossat. L’élu parisien défend également bec et ongles une « clause de non-régression sociale » qui résonne avec l’Europe à « géométrie choisie » que prônent les communistes. Avec une telle disposition, les gouvernements seraient gênés aux entournures pour imposer une réforme de casse sociale au nom de la contrainte bruxelloise, puisque « un État membre pourra(it) s’opposer à toute décision de l’Union européenne qui conduit à dégrader nos conditions de vies ». « Si l’Union européenne est en train d’exploser aujourd’hui, c’est parce qu’elle nous impose à tous un moule libéral », argumente la tête de liste, prenant l’exemple des directives de libéralisation de l’énergie qui ont conduit « à une augmentation de 70 % des tarifs ».

Tirer les salaires vers le haut, c’est aussi une partie du remède aux délocalisations. Marie-Hélène Bourlard prend son propre cas en exemple. « Moi, mon usine a été délocalisée en Pologne, où les ouvriers gagnaient 350 euros par mois. Un an après, ils ont délocalisé en Bulgarie et c’est 150 euros par mois… », raconte-t-elle pour montrer la spirale infernale du dumping social. En la matière, la candidate du Nord ne manque pas d’illustrations : « Whirlpool a délocalisé la production de ses lave-linge de ma région vers la Pologne. On nous parle d’écologie et on met des camions sur la route pour que ces lave-linge reviennent en France. Et on les paie toujours aussi cher. » Pour empêcher cela, sa liste propose de « taxer lourdement les produits réimportés » et, lorsque des marchés publics sont en jeu, d’instaurer une « clause de proximité ».

C’est à cette concurrence libre et non faussée inscrite dans les traités qu’avec ses colistiers elle entend s’attaquer, en proposant également d’avancer vers « l’abolition du statut des travailleurs détachés ». « Dans mon domaine, la concurrence instaurée entre travailleurs amène à beaucoup de destruction d’emplois dans tous les pays de l’Ouest », constate Stanislas Bauge, chauffeur routier et syndicaliste CGT. Il y a « trop d’exemptions » au principe « travail égal, salaire égal » qui doit, en outre, aussi concerner la protection sociale, estime le candidat. « Il ne faut surtout pas, poursuit-il, se laisser endormir par ceux qui voudraient nous faire croire qu’on est privilégié parce qu’on a une assurance-chômage. »

Le problème, pointe la liste PCF, c’est que l’argent « ruisselle » toujours dans le même sens et certainement pas vers les services publics. « Il faut réparer la cathédrale Notre-Dame, reconnaît Marie-Hélène Bourlard, mais là, c’est marrant, on a trouvé 1 milliard sur une semaine de temps et on n’a pas d’argent ni pour nos maternités ni pour nos hôpitaux. » D’autant qu’un « ouvrier qui n’a plus de sous sur son compte on lui demande des agios. En revanche, on a sauvé les banques, on leur a donné, via la Banque centrale européenne, 3 000 milliards sans aucune condition », poursuit-elle. « Il n’y a pas une ville, un département, une région où je me suis rendu où je n’ai pas croisé de luttes pour défendre les services publics », constate aussi Ian Brossat, proposant un fonds financé par la BCE pour le développement des services publics et la transition énergétique. La rupture avec l’austérité imposée par les traités est aussi à l’ordre du jour (lire ci-contre), de même qu’un « moratoire sur les directives de libéralisation ».

Le programme regorge de droits nouveaux à arracher

Du premier au 79e candidat, tous veulent donc mettre un coup d’arrêt à « l’Europe du fric » mais il ne s’agit pas de faire du surplace. Le programme regorge de droits nouveaux à arracher. À l’instar de la création par une « directive-cadre » d’une « sécurité sociale professionnelle » combinant « une garantie d’emploi et de formation bien rémunérée tout au long de la vie ». « C’est une réponse à la dégradation des conditions de travail et à la petite musique libérale sur la précarisation et l’ubérisation inéluctable », développe Benjamin Amar, candidat et responsable syndical dans le Val-de-Marne. L’ambition est aussi de ne pas laisser la main aux actionnaires au sein des entreprises : « Nous voulons donner aux salariés des droits de veto contre les plans de licenciement et de contre-proposition dans les comités de groupe européens », ajoute Nacim Bardi, ouvrier métallurgiste à Saint-Saulve, dans le Nord. Et alors que l’ubérisation colonise le monde du travail, il faut également « requalifier en contrat de travail salarié les contrats de tous ceux en situation de subordination vis-à-vis d’une plateforme numérique », plaide Arthur Hay, livreur à l’origine du premier syndicat de France des coursiers à vélo, en 19e position sur la liste.

Pour percer le mur de l’argent dressé autour du Parlement européen, outre une série de mesures anti-lobbies (lire encadré), Marie-Hélène Bourlard a sa petite idée : « Les décisions sont souvent prises sans que le monde du travail n’ait son mot à dire. Ma première action comme députée serait de rassembler 751 ouvriers et employés des 28 pays de l’Union pour faire un Parlement populaire. »

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