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Une vague d’attentats dans trois régions du pays a fait 290 morts dans des églises catholiques et des hôtels, dimanche. Le gouvernement attribue les attaques à un groupe islamiste.

La police sri-lankaise a donné hier le nom du groupe qui, selon son enquête, est à l’origine des attentats-suicides contre quatre hôtels et trois églises catholiques qui ont fait, le dimanche de Pâques, 290 morts (dont un Français et trente-cinq autres étrangers) ainsi que plus de 500 blessés. Il s’agirait du groupe islamiste National Thowheeth Jama’ath (NTJ). Après l’attentat, qui n’avait toujours pas été revendiqué à l’heure où nous écrivions ces lignes, le premier ministre de ce pays de l’océan Indien, Ranil Wickremesinghe, déclarait que les services de sécurité avaient reçu une alerte sur de possibles attaques d’églises par ce groupe extrémiste islamiste, mais que son gouvernement devait « regarder pourquoi des mesures adéquates n’avaient pas été prises ». Des explosifs ont été également trouvés à l’aéroport et à la station centrale de bus. Jusqu’alors, le NTJ ne s’était pas particulièrement fait connaître pour ses attaques contre les chrétiens, qui ne forment qu’une minorité de la population sri-lankaise (6,2 %, selon le recensement de 2012). Il était en revanche identifié à des dégradations de statues vénérées par les bouddhistes (qui, eux, représentent 70,2 % de la population). Leur leader, Abdul Razik, a d’ailleurs été arrêté et poursuivi pour actes racistes en 2016.

Le gouvernement craint que la situation ne s’envenime

Selon l’institut d’études Soufan Center, « ces attaques sont conçues pour accroître les tensions communautaires et déstabiliser les gouvernements des pays où elles ont lieu ». Et c’est bien ce qui inquiète dans un pays qui peine à panser les plaies de vingt-cinq ans de guerre civile entre un gouvernement à dominante cingalaise et la rébellion des Tigres tamouls, qui a pris fin en 2009, après avoir fait une centaine de milliers de victimes.

Ces dernières années, les catholiques n’avaient pas été visés particulièrement. Le pape François avait même été accueilli par plus de 500 000 personnes en 2015. Mais les églises méthodiste et protestante, qui, comme dans de nombreux pays, font du prosélytisme, avaient subi des attaques de la part d’extrémistes bouddhistes.

Chargé de relations publiques à la Maison du Tamil Eelam France, une association pour les droits des Tamouls, Thiruchchoti Thirukulasingam relève que les attaques contre les églises ont conduit à la mort de nombreux Tamouls, dont le catholicisme est la religion. « Le gouvernement sri-lankais bouddhiste cinghalais était au courant de l’attaque imminente, mais n’a rien fait pour l’arrêter », croit-il savoir, demandant une enquête internationale indépendante et rappelant qu’au cours de la guerre civile l’exécutif avait favorisé certaines milices islamistes pour attaquer les Tigres tamouls.

De son côté, le géographe spécialiste du Sri Lanka Delon Madavan (1) note la « prudence » du gouvernement actuel, qui craint que la situation ne s’envenime. Les minorités ont été la cible d’attaques de bouddhistes extrémistes, dans un climat où après la fin de la guerre civile, en 2009, le président Mahinda Rajapakse (2005-2015) s’était appuyé sur des courants bouddhistes qui ciblaient les Tamouls (ces derniers remettraient en cause l’intégrité de l’État) et les musulmans, de plus en plus visibles. Toutefois, relativise le chercheur, « dans la vie de tous les jours, il y a un grand respect entre les communautés ». C’est le cas autour de l’église Saint-Antoine de la capitale, Colombo, principale cible de la vague d’attentats de dimanche.

Il souligne également l’ampleur de l’attaque, simultanée et dans trois régions différentes. Le gouvernement, qui dit avoir arrêté une vingtaine de Sri-Lankais, s’attache, pour l’heure, à détecter des liens entre le NTJ et des entités étrangères. « Nous avons du mal à voir comment une petite organisation dans ce pays peut faire tout ça », a déclaré le porte-parole du gouvernement. Toute la question est, selon Delon Madavan : « Qui y gagne ? » Pour le moment, rien n’est clair. Le groupe NTJ est « très peu connu, y compris du gouvernement ». Outre les chrétiens, « des intérêts économiques, partenaires de l’État, ont également été visés, au travers des hôtels. L’un d’entre eux était chinois », relève-t-il. Or, des entreprises de ce pays se sont vu assigner la tâche d’aménager le développement urbain de Colombo et sont très présentes au Sri Lanka.

(1) Il est chercheur associé au Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud de l’EHESS en France et au Centre d’études et de recherche sur l’Inde, l’Asie du Sud et sa diaspora auprès de l’université de Montréal.
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