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Le premier ministre Benyamin Netanyahou devrait être appelé à former le prochain exécutif grâce à son alliance avec l’extrême droite. La société israélienne se replie sur elle-même.

Benyamin Netanyahou peut bien jubiler et fougueusement embrasser sa femme sur la bouche en public. Triomphant, devant des supporteurs enfiévrés, il a parlé de succès « magnifique », « phénoménal », « dépassant l’imagination », obtenu « dans des conditions impossibles » et malgré des « médias hostiles ». La victoire qu’il a obtenue, mardi, lors des élections législatives (avec une participation en baisse), il la savoure par tous les bouts. Même si c’est à quelques dizaines de milliers de voix près seulement, même si son parti, le Likoud, obtient le même nombre de sièges, 35, que la liste Bleu-Blanc, de l’ancien chef d’état-major Benny Gantz, il a gagné son bras de fer contre son principal adversaire.

Aucun des deux hommes, seul, ne peut gouverner le pays. Il leur faut rassembler 61 députés (sur les 120 que compte la Knesset) pour former une majorité. À ce jeu, Netanyahou est encore gagnant puisque au vu des résultats réalisés par les autres listes se réclamant de la droite (dont l’extrême droite), il pourrait compter sur une majorité de 65 mandats.

Le renforcement d’un État d’apartheid

Dans une telle configuration, il semble hautement improbable que le président, Reuven Rivlin, confie dans les prochains jours à un autre que le premier ministre sortant la tâche de former une coalition pour un gouvernement dont on connaît déjà les orientations. Le Conseil des colonies, le Yesha, qui représente l’ensemble des colons, ne s’y est pas trompé. Quelques heures à peine après l’annonce des résultats portant sur 97 % des votes, il a publié un communiqué on ne peut plus clair, se félicitant que « le peuple a exprimé sa loyauté à la terre d’Israël et a choisi l’application de la souveraineté israélienne sur la Judée, la Samarie (la Cisjordanie – NDLR) et la vallée du Jourdain », ajoutant : « À la prochaine Knesset, nous aussi, nous continuerons à construire, à agrandir, à légaliser et à développer conjointement les communautés israéliennes dans la région. »

Le Meretz (sioniste de gauche) se maintient avec quatre parlementaires. L’historique Parti travailliste, celui de Ben Gourion, a d’autant moins résisté à cette vague de la droite que son positionnement était ambigu. La sanction est terrible : six sièges. Soit autant que les communistes israéliens (seule formation à accueillir dans ses rangs des juifs et des Palestiniens), qui s’étaient alliés au Mouvement arabe pour le renouveau d’Ahmed Tibi, les autres partis arabes (qui obtiennent cette fois quatre sièges) ayant refusé l’union comme en 2015, où la Joint List avait obtenu 13 députés. Une perte de trois sièges à mettre autant sur le compte de la division que de la chute de la participation chez les Arabes israéliens : 50 %, contre 64 % il y a quatre ans.

Les Israéliens ont donc choisi la poursuite de l’occupation, la colonisation, le renforcement d’un État d’apartheid (avec la loi de l’État-nation), mais aussi la corruption puisque Benyamin Netanyahou pourrait être mis en examen dans les toutes prochaines semaines ! On avait coutume, ces dernières années, de dire qu’Israël avait le gouvernement le plus à droite de son histoire. Ce n’était qu’une étape. Ce qui va suivre sera très certainement pire.

Le glissement vers l’extrême droite de la société israélienne

On peut même penser que certains députés de la liste Bleu-Blanc franchiront le pas et voteront avec la majorité lors de votes ayant trait à la fameuse « sécurité » d’Israël. Ces élections marquent le glissement vers l’extrême droite de la société israélienne et, de fait, un refus de la paix et de la création d’un État palestinien viable.

Comment va réagir la communauté internationale ? Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, qui gouverne avec l’extrême droite, et le vice-premier ministre italien, Matteo Salvini, patron de l’extrême droite de la péninsule, ont été les premiers à féliciter Netanyahou. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a refusé de dire si les États-Unis s’opposeraient à une éventuelle annexion des colonies de Cisjordanie par Israël, promise par le chef de gouvernement sortant à la veille du scrutin.

Ailleurs en Europe, les chancelleries, qui ont toujours si bien accueilli ce « cher Bibi », pour reprendre les termes d’Emmanuel Macron, marquent le pas, incapables de la moindre critique ou de la moindre initiative au Proche-Orient.

Pierre Barbancey, l'Humanité
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