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L’Institut du monde arabe consacre une exposition au sport le plus populaire de la planète. Intitulée « Foot et monde arabe. La révolution du ballon rond », la scénographie aborde notamment l’essor de la pratique féminine en Jordanie et Palestine.

Le football est universel. Il peut même devenir un instrument d’émancipation des femmes. C’est l’un des thèmes de l’exposition « Foot et monde arabe. La révolution du ballon rond », qui débute aujourd’hui à l’Institut du monde arabe, à Paris. En s’intéressant à la pratique féminine en Jordanie et en Palestine, l’exposition montre le combat de joueuses pour la reconnaissance de leur passion, qui se heurte à des barrières culturelles et religieuses.

Dans moins de deux mois, le coup d’envoi de la Coupe du monde féminine de football sera donné en France. Aucune équipe arabe n’est qualifiée. Trop récent au Proche-Orient, le football féminin est pourtant en train de faire son chemin. En Jordanie, tout a commencé en 2000, lorsque l’Orthodox Club crée à Amman la première équipe féminine, imité par le Shabab Al-Ordon Club, en 2003. À cette époque, les filles jouent à cinq contre cinq et n’ont pas accès à la pelouse. Les choses changent quand, dans les mois qui suivent, l’État jordanien décide de développer la pratique féminine. « Le prince Ali Ben Al Hussein a mis des moyens en construisant des stades, en recrutant des entraîneurs, en fournissant du matériel pour pratiquer dans de bonnes conditions, explique Aurélie Clémente-Ruiz, commissaire de l’exposition. Une telle structuration du football féminin par un État arabe est inédite. »

Le pays compte une quinzaine de centres d’entraînement

En 2003, l’équipe nationale voit le jour, suivie d’un championnat en 2005. La même année, la fédération lance un programme national de centres d’entraînement pour encourager les jeunes filles à jouer. Le pays en compte une quinzaine aujourd’hui, permettant à près de 500 footballeuses de moins de 14 ans de pratiquer gratuitement. Malgré ces changements, les Jordaniennes s’entraînent souvent dans des gymnases dans les régions les plus conservatrices, où la vue d’une fille en short, ballon au pied, n’est pas encore bien acceptée. Le royaume a rapidement récolté les fruits de son investissement. Vainqueur du championnat d’Asie de l’Ouest à trois reprises (2005, 2007 et 2014), le pays a organisé la Coupe du monde U17 (moins de 17 ans) en 2016, puis la Coupe d’Asie en 2018.

En Palestine, le football a suivi un chemin plus difficile. « Contrairement à la Jordanie, ce sont des initiatives personnelles et locales qui sont à l’origine du développement de la pratique dans les autres pays arabes », précise Aurélie Clémente-Ruiz. Originaire de Bethléem, Honey Thaljieh fonde l’équipe féminine de Palestine, dont elle sera la première capitaine, dès 2003. « Une petite fille comme je l’étais, en Palestine à la fin des années 1990, n’avait jamais entendu parler de femmes jouant au football, c’était considéré comme une activité strictement masculine. Il n’y avait ni équipe, ni ligue, ni ressources, ni aucune structure pour le football féminin. Seulement des préjugées et de l’ostracisme. Le football est un outil d’émancipation pour les femmes, à même de briser les stéréotypes. »

Plus de 400 filles en Cisjordanie possèdent une licence

Après avoir créé une équipe à cinq, elle met sur pied celle de l’université de Bethléem. « Les préjugés demeuraient, mais il devenait plus facile d’affronter les défis extérieurs en tant que groupe », souligne celle qui est désormais ambassadrice de la Fifa. Au-delà des obstacles culturels, les footballeuses doivent aussi contourner ceux imposés par l’occupation de l’armée israélienne. Aujourd’hui, quatre équipes évoluent sur de grands terrains, et une douzaine en salle. Plus de 400 filles de plus de 14 ans en Cisjordanie possèdent une licence de la Fédération palestinienne de football.

En Jordanie comme en Palestine, le port du hijab lors des compétitions n’est pas systématique. Depuis 2014, le port du voile islamique est en effet autorisé par la Fifa. Vice-président de l’instance à cette époque, le prince Ali Ben Al Hussein avait alors bataillé ferme pour obtenir la levée de l’interdiction. « Il y a à la fois l’influence des pays arabes et en même temps une stratégie expansionniste de la Fifa, souligne l’historien du sport, Paul Dietschy. On peut considérer que l’acceptation du voile est une forme de clientélisme, car les nations arabes sont nombreuses à siéger à la Fifa où un pays égale une voix. »

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