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En quelques heures, les internautes algériens ont réglé son compte à un excité qui appelait depuis Londres, dans une vidéo, à attaquer à l’acide les manifestantes engagées en faveur de l’égalité des droits entre hommes et femmes.

Alger, envoyée spéciale.

Il se fait appeler « Tou Tou » et son petit surnom s’est répandu mercredi comme une traînée de poudre sur la Toile. La veille, cet énergumène avait posté sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle il s’en prenait, rageur, aux féministes algériennes, appelant à les asperger d’acide aux abords des marches d’aujourd’hui. En prenant soin, précisait-il, d’attendre qu’elles s’éloignent de la foule pour les attaquer.

La réaction a été immédiate, massive et sans pitié. En quelques heures, des internautes ont identifié cet excité, qui vit à Londres, et débusqué son numéro de téléphone. Avant d’organiser une riposte qui devrait faire réfléchir tous les phallocrates tentés d’imiter ses incitations publiques à la violence. Submergé d’appels et de messages promettant de lui faire payer ses menaces, Tou Tou n’a pas tardé à publier une nouvelle vidéo dans laquelle, pris de panique, il s’excuse, expliquant avoir agi sous le coup de la « colère ». Trop tard : à l’initiative d’Algériens vivant au Royaume-Uni, une plainte était déjà déposée dans ce pays contre lui. Des poursuites sont également engagées en Algérie, où il est devenu la cible de tous les quolibets. Si son revirement expéditif, sous la pression populaire, suscite désormais le rire, sa manifestation de haine antiféministe a d’abord glacé le sang de ceux qui se souviennent des agressions à l’acide, dans les années 1990, un mode opératoire mis au point par les intégristes pour semer la terreur parmi les femmes refusant de se plier à leurs diktats.

 « Sur les réseaux sociaux, ce sont des torrents de menaces et d’insultes »

L’inquiétude était d’autant plus forte que des participantes au carré féministe ont été violemment prises à partie, dans la marche algéroise de vendredi dernier. Une poignée d’agresseurs leur reprochait d’afficher, au cœur du mouvement populaire, des revendications comme la parité, l’abrogation du Code de la famille ou encore l’exigence d’une loi-cadre contre le harcèlement et les violences faites aux femmes. Bousculade, banderoles et pancartes arrachées… L’épisode avait suscité peu de solidarité, certains estimant que la question des droits des femmes est un ferment de division du mouvement.

Présente ce jour-là, Amel Hadjadj se réjouit de la prise de conscience provoquée à son corps défendant par le réactionnaire de Londres. « Chaque jour, nous faisons face, sur les réseaux sociaux, à des torrents de menaces et d’insultes. On nous accuse de pervertir les mœurs et de porter atteinte à la religion, alors que nous ne faisons que réclamer l’égalité des droits. La différence, dans le cas de cet homme, c’est qu’il a parlé à visage découvert. Nous continuons à repérer les profils incitant à la violence contre les femmes, pour organiser les dépôts de plaintes », expose cette militante féministe. Pas question de céder à l’intimidation ou même aux pressions politiques. Des espaces féministes s’organisent encore dans les marches d’aujourd’hui. « Nous allons continuer à travailler sous tous les angles pour faire reculer les pratiques misogynes et imposer l’égalité dans la future Constitution de la II e République », promet Amel Hadjadj.

« Pas de démocratie sans droits des femmes »

Cette lutte, en Algérie, n’a rien d’une nouveauté ni d’une importation « occidentale », comme le prétendent les conservateurs. Au moment de l’indépendance, en 1962, les femmes ont été bernées par le FLN qui entendait les renvoyer « à la cuisine », après leur contribution massive et décisive à la lutte de libération nationale. Deux décennies plus tard, en 1984, était adopté le Code de la famille, faisant des femmes des mineures à vie, vouées à passer de la tutelle du père à celle du mari. Les « réformes » cosmétiques de ce code, sous Bouteflika, ont préservé la philosophie d’une législation qui entérine l’inégalité entre les hommes et les femmes. Parfaite déclinaison de cette « hogra » (mépris, injustice) que le peuple algérien veut aujourd’hui bannir en déracinant le système qui la perpétue. « Pas de démocratie sans droits des femmes », répètent les marcheuses, chaque semaine plus nombreuses.

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