L’Afrique
au coeur, comme une respiration, une inspiration, un rythme qui
entraîne et jamais ne laisse indifférent ou triste, la source
inépuisable d’une richesse intérieure qui ne demande qu’à être partagée,
le reggae comme pulsation vitale, véhicule idéal pour transmettre
toutes ces émotions, ces sensations qui font vibrer l’âme et le corps,
des mots qui sonnent et résonnent d’un message qui ne donne en aucun cas
dans le futile, Nai-Jah sait que le voyage n’est jamais aussi beau que
lorsqu’il est porté par de bonnes vibrations, lorsqu’il sait allier
forme et fond, fête et réflexion.
Fidèle à sa double culture, lui qui a passé
sa jeunesse dans la plus grande ville du Nigéria, Mahakwe Wadike, le
chanteur à la voix unique et compositeur du groupe, a depuis longtemps
compris que du mélange pouvait naître la beauté, du brassage des sons et
des mots pouvait éclore des fleurs plus magnifiques les unes que les
autres. Alors, dès le début de l’aventure Nai-Jah en 2011, il s’est
employé à abolir les frontières, à bousculer les codes, mettant de la
world dans son reggae - ou l’inverse ! -, remplaçant la basse par un
soubassophone, instrument phare de la musique à la Nouvelle-Orléans,
ajoutant au fil de l’inspiration des sonorités tout droit issues de la
musique traditionnelle Igbo, le tout au service de mélodies à la
confluence des univers de chacun des musiciens survoltés du groupe,
créant de cette alchimie particulière un son inédit, une bulle sonore où
les notes ne sont jamais un prétexte, où l’on ne perd jamais de vue que
la musique se doit aussi de faire sens, que le discours et les combats
sont d’autant plus faciles à porter lorsqu’ils sont accompagnés de
vibrations positives.
Et c’est sur scène, entre énergie
débordante et mélodies fédératrices, que le groupe prend toute sa
dimension, posant les bases, année après année, d’un univers aussi riche
que conscient, d’un groove capable dans le même temps de nous faire
bouger et de nous ouvrir de nouveaux horizons, de nous offrir quelques
vapeurs roots tout en ouvrant ses bras au métissage des sons. Après un
EP, «A few miles away», en 2012, un album, «Soldier Men», en 2015 et une
très remarquée collaboration avec le producteur anglais Alpha Steppa
sur l’album «The Great Elephant» (2018), Nai-Jah revient en ce début
d’année 2019 avec un nouvel album, «Masquerades», nouveau fruit
délicieux à croquer les yeux et le coeur grand ouverts.
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