Européennes. Les communistes valident leur liste mais plaident le rassemblement
Les adhérents du PCF ont approuvé à 95% leur liste pour les européennes
ce week-end alors que les discussions se poursuivent à gauche en vue
d’un rassemblement pour ce scrutin. Leur tête de liste Ian Brossat et le
chef de file de Génération.s Benoît Hamon se sont rencontrés à Brest
vendredi.
Un
peu plus de 47 000 adhérents du PCF à jour de cotisations étaient
invités à se prononcer jusqu’à samedi sur les candidatures pour les
élections européennes proposées le 26 janvier par le Conseil national de
leur formation. 48,6% ont pris le chemin des urnes pour dire leur
approbation à 95,66% (1,59% de contre et 2,79% d’abstention). « Nous
avons constitué une belle liste qui est déjà une liste de rassemblement
puisque sur les 15 premiers candidats que nous présentons un tiers ne
sont pas adhérents du PCF. C’est une liste très ouverte au mouvement
social et aux luttes actuelles. Nous sommes prêts aussi à continuer les
discussions avec Génération.s de Benoit Hamon ou avec la France
insoumise de Jean-Luc Mélenchon », commente Ian Brossat qui y figure en
première position. Intitulée « L'Europe des gens, pas l'Europe de
l'argent », la liste sera lancée par un meeting ce mardi aux Docks des
suds à Marseille. Mais elle « pourra bouger pour permettre le
rassemblement avec des forces de gauche qui remettent en cause la
logique des traités », a également prévenu, avant même ce vote, le
secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.
Dans cette perspective, tandis qu’EELV et la France insoumise sont décidés à mener leur propre campagne (lire #Opération471. Pour les européennes, la France insoumise multiplie les hologrammes),
le PCF et Génération.s multiplient signaux et appel à l’unité. Ian
Brossat et Benoît Hamon se sont ainsi retrouvés à Brest « pour un café »
vendredi avant de se rendre à leur réunion publique respective. « Nous
ne nous faisons pas à la dispersion de la gauche et partageons ensemble
de nombreux combats. L'heure est venue de sortir des accords
d'appareils. Parlons idées, et mettons nous en ordre de bataille pour
convaincre ceux qui s'abstiennent », invite le PCF qui, comme
Génération.s, a fait circuler la photo de la rencontre sur les réseaux
sociaux. De son côté, l’ancien candidat socialiste à la présidentielle
se dit « évidemment prêts à l’unité ». « Je suis d’accord pour réunir
les combats de la gauche, mais pas pour réunir les vieux partis de
gauche. Pour desserrer la mâchoire des libéraux et de l’extrême droite,
il faut un vrai projet de gauche, porteur de grandes transitions sur
l’écologie, le travail et la démocratie, et c’est ce projet que je porte
depuis deux ans », ajoutait-il dans les colonnes du Télégramme dès
jeudi dernier. Reste qu’entre le PCF et Génération.s la question de la
tête de liste pourrait faire obstacle. « Nous, on propose d’avoir une
discussion et de ne pas faire de la désignation de la tête de liste un
préalable », explique l’ancien député Pascal Cherki quand les
communistes proposent bel et bien Ian Brossat en numéro 1. Sur le fond,
le débat doit aussi se poursuivre. « Globalement avec Génération.s
nous avons des convergences importantes, il reste des sujets à clarifier
qui ne sont pas négligeable comme le rapport aux traités européens –
nous faisons de la rupture avec ces traités une exigence fondamentale-
ou l’Europe de la Défense à laquelle nous sommes défavorables », estime
l’adjoint communiste à la mairie de Paris.
Quant au PS, avec lequel le PCF comme Génération.s soulignent les
divergences sur le projet européen, la réunion de ses secrétaires de
section samedi n’a pas abouti à l’annonce d’Olivier Faure comme tête de
liste. Le premier secrétaire du parti temporise et compte sur Place
publique, le mouvement de Raphaël Glucksmann, pour s’inclure dans une
possible « union de la gauche » : «J'entends que dans nos rangs, il en
est qui disent, ‘’mais pourquoi on irait avec d'autres, quand en réalité
nous sommes capables de faire tout seuls (...) Il faut se réaffirmer,
ne pas s'effacer’’. (...) Ce discours-là ne peut pas être le nôtre, au
moment où tant de périls menacent la cohésion sociale, la démocratie et
jusqu'à l'avenir de la planète », a-t-il déclaré suscitant des
impatiences dans son propre camp en attendant un nouveau Conseil
national dans les « prochaines semaines ».