Football. Pour les Bleues, c’est déjà l’Amérique...
Au Havre, samedi, les Bleues ont une nouvelle fois brisé le mur de l’Atlantique… Entendez par là que la France a parfaitement lancé 2019, année où elle accueillera la Coupe du monde féminine sur ses terres – 7 juin-7 juillet –, en faisant chuter les championnes en titre américaines sur la pelouse du Stade Océane (3-1) au bout d’une prestation maîtrisée. Cela fait ainsi trois confrontations de suite que les Américaines, numéro un au classement mondial, n’arrivent plus à prendre le dessus sur les Frenchies, après un 3-0 il y a deux ans et un 1-1 l’an passé, tous deux sur le sol américain. Moralité, les tricolores de Corinne Diacre continuent de fabriquer de la « confiance », ce moteur tant vanté par les artistes du ballon rond : statistiquement les Bleues restent aussi sur une série de neuf matchs sans défaite depuis mars 2018, avec désormais huit succès d’affilée (Allemagne, Nigeria, Canada, Mexique, Australie, Cameroun, Brésil, États-Unis). Pour autant, la sélectionneuse des Bleues ne saute pas au plafond, ce n’est pas le genre de l’ex-internationale : « On va rester humbles, on a fait un bon match de préparation contre les Américaines, mais on n’a encore rien gagné. » Tout n’est cependant pas à jeter avec l’eau de l’Atlantique : « Je suis contente aussi parce qu’il y a eu la manière, poursuit Corinne Diacre. Il y a quelques imperfections, mais c’est bien, ça donne des axes de travail. Il y a de la rigueur et de l’exigence, mais les filles se rendent compte que ça paye. » Et pas seulement au tableau d’affichage, puisque, côté tribunes, le Stade Océane avait quasiment fait le plein avec 22 870 spectateurs.
La vérité du jour n’est pas forcément celle du lendemain
Un test populaire réussi non négligeable lorsqu’on sait
que l’enceinte accueillera sept rencontres lors du Mondial, dont le
huitième de finale de l’équipe de France si elle finit en tête de son
groupe, avant de retrouver peut-être les États-Unis en quart, mais dans
l’enceinte du Parc des Princes. Mais ça, c’est une autre histoire qu’il
faudra encore écrire car, comme le dit la pragmatique sélectionneuse
américaine Jill Ellis, la vérité du jour n’est pas forcément celle du
lendemain : « Ce que j’ai appris en Coupe du monde, c’est qu’il y a
toujours des surprises et des retournements, il vaut mieux se concentrer
sur ce qui est juste devant nous. » Sur ces considérations
sportivo-temporelles, les Bleues ont maintenant rendez-vous pour leurs
deux prochains matchs de préparation du Mondial, contre l’Allemagne le
28 février à Laval et contre l’Uruguay, le 4 mars à Tours.
Frédéric Sugnot, l'Humanité