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A 34 ans, Effie Achtsioglou, la ministre du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité sociale, remarquée pour son bilan, est une étoile montante de la scène politique grecque. Fin janvier, elle doit signer le décret mettant en place la première hausse du salaire minimum en Grèce depuis dix ans. Entretien.

Quatre ans après l’arrivée de Syriza au pouvoir, et après beaucoup de péripéties, vous vous apprêtez à mettre en vigueur la première hausse des salaires dans le pays depuis le début de la crise…

Augmenter les revenus des travailleurs a toujours été une de nos priorités politiques principales. Cette hausse du salaire minimum vient quelques mois à peine après le rétablissement des conventions collectives que nous avons mis en place l’été dernier, dès la fin du mémorandum.

De combien sera la hausse du salaire minimum ?

Elle sera comprise entre 5 % et 10 %, nous n’avons pas encore finalisé les détails. En même temps on va abolir le salaire « sous-minimum » pour les jeunes de moins de 25 ans mis en place en 2012 (510 euros brut contre 586 euros pour le salaire minimum. Cela concerne environ 7 % des travailleurs – NDLR). Pour eux la hausse sera bien plus conséquente, aux alentours de 20 %.

Outre la hausse du salaire minimum, toute une série de mesures d’aide aux plus démunis ont été mises en place…

C’est une continuation logique des mesures que nous avions prises dès notre arrivée au pouvoir pour résorber la crise humanitaire. Avec la fin du mémorandum, nous avons désormais bien plus de moyens. Notre budget pour la solidarité sociale est progressivement passé de 700 millions en 2015 à 3 milliards aujourd’hui. 700 000 citoyens touchent aujourd’hui l’« allocation sociale de solidarité », que nous avons mise en place sur des critères de revenus et de patrimoine personnel. De plus, tant en 2017 qu’en 2018, nous avons à la fin de l’année redistribué l’excédent que les comptes de l’État ont dégagé. Par ailleurs une allocation d’aide au logement permet non seulement à ceux qui paient un loyer de faire face à leurs obligations, mais aussi à ceux qui ont contracté un prêt pour acheter un premier logement de pouvoir le rembourser. Nous avons aussi créé un programme pour trouver des logements pour les sans-abri et les aider, par la suite, à se réinsérer dans la société. Pour faire face à la pauvreté des enfants on finance les repas scolaires et on ouvre de nouvelles crèches à travers le pays. On espère que, petit à petit, les classes moyennes pourront aussi en profiter. Nous essayons de créer un État social, quelque chose qui n’a jamais réellement existé en Grèce, même avant la crise.

Pourtant, vous êtes toujours derrière le parti de droite Nouvelle Démocratie dans les sondages.

Les sondages aujourd’hui sont plus un outil politique pour créer la réalité qu’un outil scientifique pour mesurer l’opinion. Cependant, il est vrai qu’il faut du temps pour que la société comprenne que, réellement, le plus dur est derrière nous. Le premier semestre de 2019 sera très important pour que le peuple comprenne que désormais ses revenus commencent à augmenter et que l’austérité est derrière nous.

Pensez-vous que, en cas de victoire de la droite lors des législatives, qui doivent avoir lieu en octobre 2019, l’État social que vous êtes en train de créer risque d’être remis en question ?

C’est le moins qu’on puisse dire. M. Mitsotakis (président de Nouvelle Démocratie – NDLR) le dit clairement dans ses discours. Il est sur une ligne quasiment identique à celle du FMI. Qui plus est, le député Kostas Karagounis (responsable de la question des retraites au sein Nouvelle Démocratie – NDLR) a même ouvertement parlé de mettre en place un système de retraites calqué sur celui d’Augusto Pinochet !

Comment voyez-vous aujourd’hui la situation politique en Europe et la montée de l’extrême droite ?

Cela fait presque quinze ans que les forces politiques dominantes en Europe font les autruches devant tous les signes avant-coureurs du phénomène pour éviter de se remettre en question et de revoir leurs choix politiques. Quand, en 2005, tant le peuple français que le peuple hollandais ont tous les deux rejeté par référendum le projet de Constitution européenne, on aurait déjà dû se poser beaucoup de questions. C’est là deux pays qui ont participé à la construction européenne dès le début ! Il n’en a rien été. Et soudain aujourd’hui tout le monde au sein des puissances politiques traditionnelles est choqué de voir que l’extrême droite pourrait bien remporter les élections européennes de mai 2019. Heureusement, en Grèce, cette frustration populaire s’est surtout exprimée en faveur de la gauche. Mais nous sommes malheureusement l’exception.

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