RADIO(S)

Alerte info
CHANSONS ROUGES INFORMATIONS ET MUSIQUES EN CONTINUE : Musiques rouges, variétés 24h sur 24h et journaux et flashs à 7h, 8h, 9h, 10h, 12h, 13h, 14h, 16h, 18h, 19h, 20h, 21h, 22h, 23h MOSAIK RADIOS : En cliquant sur le logo en bas à droite vous pouvez écouter une autre station du groupe Mosaik Radios : Classik Radio. CLASSIK RADIO VOUS PROPOSE MUSIQUES CLASSIQUES, JAZZ ET FLASHS D'INFORMATIONS : Classik Radio, les plus belles musiques, les plus grands compositeurs, magazines et journaux à 7H, 8H30, 9H, 12H30, 13H, 15H, 17H, 18H30, 19H, 22h EMISSIONS ORIGINALES ET EXCLUSIVES PROPOSEES PAR MOSAIK RADIOS : Diffusées sur Chansons Rouges et Classik Radio : Histoires des fêtes de l'Humanité, la légende...héroïques femmes dans la résistance...histoires des chansons de variétés...histoires des chansons révolutionnaires...125 biographies au service de l'humanité...les bons mots de l'histoire...vies et œuvres des compositeurs et musiciens classiques... LES TRESORS DU CINEMA, LES PLUS BELLES MUSIQUES : Sur Chansons Rouges et sur Classik Radio tous les samedis de 14h à 15h




Un véhicule chinois a aluni, jeudi, sur la face cachée du satellite naturel de la Terre. Une étape inédite qui marque les progrès fulgurants de la deuxième puissance mondiale en termes d’exploration spatiale.

La Chine n’est pas exempte de légendes ­urbaines. On raconte ainsi qu’au XIIIe siècle, un empereur de la dynastie Song, fasciné par la Lune, aurait cherché à s’y propulser, depuis son trône, grâce à une importante quantité de poudre. Le vaisseau impérial aurait décollé d’un modeste centimètre avant de s’enflammer. Avant cette fantaisie, l’astrologue Jing Fang avait affirmé, lui, dès le Ier siècle avant notre ère, que le Soleil et la Lune sont sphériques et non plats. Depuis quelques années, la deuxième puissance mondiale ne cache plus ses ambitions en termes de conquête spatiale. Elle a réalisé, jeudi, un exploit en faisant alunir un véhicule robotisé (rover) sur la face cachée de notre satellite naturel, beaucoup plus accidentée que la partie visible depuis la Terre.

Peu connu des scientifiques, mais photographié pour la première fois par les ­Soviétiques en 1959, le bassin Aitken, qui a servi à l’alunissage, ressemble à un continent vierge. Situé au pôle sud, il est le plus vaste du Système solaire avec environ 2 500 kilomètres de diamètre pour 13 kilomètres de profondeur. Le cratère Von Kármán est escarpé et rend l’exercice d’autant plus délicat. Au cours de la nuit lunaire, longue de quatorze jours, les températures tombent à – 180 °C. Elles peuvent en revanche atteindre 130 °C pendant la journée lunaire, d’une durée équivalente. Propulsé le 7 décembre 2018 par une fusée Longue Marche 3B depuis le centre de lancement de Xichang (sud-ouest), le véhicule effectuait des tours de la Lune depuis le 13 décembre. Équipé de panneaux solaires lui permettant de recharger ses batteries, le rover de la mission Chang’e-4, du nom de la déesse chinoise de la Lune, dispose de six roues, d’une caméra et d’un radar lui permettant d’étudier les structures géologiques du sous-sol et de cartographier le régolithe lunaire, c’est-à-dire la couche de poussière produite par l’impact des météorites, des rayons cosmiques et des particules charriées par le vent solaire.

Écouter « l’espace profond, protégé de la pollution radio de la Terre »

Cette mission vise à déterminer « s’il y a des métaux, des organiques ou des minéraux sous la surface de la Lune. Ou encore, quelle quantité d’eau est présente dans le régolithe lunaire. La structure géologique du sol lunaire est apparemment très différente de celle qu’on voit sur la face visible depuis la Terre. En l’étudiant, on va pouvoir en savoir davantage sur la formation de notre satellite naturel », ­explique Athéna Coustenis, directrice de recherche au CNRS au sein du Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique à l’Observatoire de Paris et présidente du comité européen des sciences spatiales. Le rover chinois, qui doit également mener des expériences portant sur la culture de tomate et de diverses plantes, déploiera des antennes afin d’écouter « l’espace profond (…) protégé de la pollution radio de la Terre », selon Francis Rocard, astrophysicien et responsable du programme d’exploration du Système solaire à l’agence spatiale française, le Cnes. « En un sens, ils ouvrent une nouvelle fenêtre sur l’Univers », précise le chercheur.

La Chine, qui envoie ici son second engin sur la surface lunaire après Yutu (« lapin de jade ») en 2013, envisage d’expédier une Chang’e-5 en 2020 afin de prélever des échantillons. Depuis 2003 et le premier voyage d’un taïkonaute autour de notre planète, les progrès sont fulgurants. Cinq ans plus tard, Zhai Zhigang devenait le premier Chinois à effectuer une « sortie extravéhiculaire ». L’an prochain, trois autres lanceurs (Longue Marche 5 bis, 7 et 8) verront le jour et un rover sera lancé sur Mars, concurrençant les missions européenne et américaine. Dans sa quête de puissance, la Chine projette enfin d’envoyer des taïkonautes sur la Lune en 2036. Objectif : devenir le leader mondial de l’exploration spatiale en 2049, à l’occasion du centenaire de la République populaire. C’est compter sans la guerre des étoiles relancée par Donald Trump, cet été. Ordre a été donné au Pentagone de travailler à une force armée spatiale. L’empire contre-attaque.

Lina Sankari
Partager