Evry : les profs occupent leur lycée pour sauver la filière professionnelle

Ce jeudi, des enseignants du lycée professionnel Auguste-Perret d’Evry ont décidé de passer la nuit dans l’établissement. Ils protestent contre la réforme de la filière professionnelle.
Des matelas gonflables sur le sol, des sacs de couchage soigneusement roulés et quelques couvertures pour vaincre la froide nuit d’hiver qui les attend. Pour alerter l’opinion publique sur la réforme de la voie professionnelle, une partie des enseignants du lycée professionnel Auguste-Perret d’Evry a occupé l’établissement toute la nuit. Auparavant, un débat sur les enjeux de la réforme était organisé.
« La devise de l’enseignement professionnel est Former des hommes, des travailleurs et des citoyens, attaque Frédéric Moreau, professeur de lettres et d’histoire-géographie au lycée professionnel Auguste-Perret et responsable syndical CGT Educ’action. Mais avec cette réforme, on ne formera plus que des travailleurs. »
« On se dirige vers une éducation au rabais »
Devant une trentaine de participants, principalement des professeurs, des membres de la fédération de parents d’élèves Fcpe et de représentants politiques, comme le candidat communiste à l’élection législative partielle de la 1re circonscription de l’Essonne Michel Nouaille ou le conseiller municipal PCF d’Evry Diego Diaz, le professeur a rappelé les grandes lignes de la réforme. « On se dirige vers une éducation au rabais pour les élèves qui en ont le plus besoin, tranche-t-il avec une formule qui fait mouche. Si l’on prend l’exemple des 1re année de CAP, ils vont perdre environ six heures hebdomadaires. »
Pour cette filière, la perte concerne trois heures d’enseignement général (mathématiques, français, histoire géographie) et trois heures d’enseignement professionnel. « La réforme prévoit une compensation, souffle Frédéric Moreau. Ils l’ont appelée Aide personnalisée, mais ça peut être tout et n’importe quoi… Des heures d’études, de la rédaction de CV…, cela reste au bon vouloir de l’établissement et du professeur. Au final, on formera de bons ouvriers qui ne pensent pas trop. »