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La chanteuse nomade, qui a fait l’équivalent de trois tours du monde en quatre ans, a peaufiné son album Effet miroir. Elle chante l’inquiétude et l’utopie. Entretien.

Au fil des quinze chansons, on sent exsuder une sorte d’urgence. Mais se révèle peu à peu une artiste pacifiée. Zaz semble s’être réconciliée avec une enfance blessée par l’angoisse que planta en elle la brutalité de certains adultes. La musique de son nouvel album, Effet miroir, reflète les hauts et les bas de l’existence. Parfois, des guitares rock zèbrent l’espace, tandis que, dans Ma valse, l’interprète, auteure et compositrice, uniquement accompagnée d’un piano, disperse au vent l’âcre « saveur des cendres », pour mieux étreindre l’amour de la vie.

Pourquoi avoir choisi d’ouvrir votre disque avec une ballade où vous vous adressez à un enfant ?

Zaz C’est que je suis extrêmement préoccupée par le sort que réserve aux enfants ce monde féroce. Je suis révoltée par la façon dont sont stigmatisés les gosses qui n’entrent pas dans le moule. Le système engendre des jeunes en colère. En revanche, les politiques qui cautionnent ce rouleau compresseur sont peu inquiétés, eux, quand ils commettent des forfaitures. Dans son morceau, Eh connard, Keny Arkana s’insurge contre les pratiques auxquelles recourent encore trop de centres d’enfants. Quand je l’ai écouté, j’ai chialé. Les mômes dits « à problèmes » sont enfermés dans des endroits sinistres. S’ils n’ont pas quelqu’un à leurs côtés ou s’ils ne possèdent pas la force vitale nécessaire pour résister, ils sombrent. Je suis affolée par le nombre de jeunes placés en hôpital psychiatrique. Il est urgent de réfléchir sur les raisons de ce mal-être. Au lieu de ça, c’est la répression qui s’abat. La camisole chimique pour les uns, la prison pour d’autres. La situation est alarmante.

Y a-t-il une rencontre qui vous ait particulièrement marquée ?

Zaz En Argentine, dans le cadre d’une action initiée par des médecins, je me suis rendue dans des villas, ou « villas miserias », l’équivalent des favelas brésiliennes. J’ai vu des enfants déshérités, livrés à eux-mêmes. L’un d’eux m’a dit : « Je ne sais pas si, aujourd’hui, je vais me faire tuer, ou si je vais devoir tuer. » J’ai pleuré d’émotion, mais aussi à cause d’un douloureux sentiment d’impuissance.

Comment s’est passé l’enregistrement d’ Effet miroir ?

Zaz Jamais je ne me suis autant investie dans la production de mes albums que pour celui-là. Avec des machines, nous avons retravaillé le son, pour en fignoler la texture. J’ai eu la chance de pouvoir collaborer avec Patrick Watson. Ce musicien et réalisateur canadien teste, expérimente sans cesse. Avec lui, la musique est un chantier, c’est passionnant.

Ces dernières années, on vous a peu vue. Étiez-vous prise par d’autres activités ?

Zaz J’ai tourné pendant sept ans à travers la planète, en Europe, au Japon, en Amérique latine… Nous n’avons pas arrêté de jouer. J’ai également produit le disque de mon guitariste, Guillaume Juhel. Je me suis mise à la peinture et ai réalisé une quarantaine de tableaux.

Vous agissez en lien avec pas mal d’associations. Comment cela se passe-t-il concrètement ?

Zaz Je m’implique avec des associations locales qui mènent des actions dans les pays où je chante. J’ai commencé en France avec Pierre Rabhi et l’association Colibris, lors de concerts avec le chanteur Gaël Faure et le groupe Tryo.

À travers la structure participative Zazimut, nous sommes maintenant en relation avec une centaine d’associations dans le monde. Elles interviennent dans les domaines de l’éducation, l’agriculture, etc. À l’occasion de mes concerts, elles viennent expliquer au public leurs projets. Nous leur reversons entièrement les fonds récoltés via le merchandising, qui propose des produits respectant l’écologie et l’éthique. Je suis convaincue qu’il faut développer les circuits courts, pour contrecarrer les grosses entreprises qui ne visent qu’à accumuler le maximum de profit.

Comment réagissez-vous aux critiques qui ont été quelquefois décochées contre vous ?

Zaz Je laisse parler et poursuis mon chemin. Qui n’entend pas le cri des plus fragiles, des plus démunis ? C’est ce cri que je veux écouter, pour ne jamais l’oublier et continuer d’agir.

Entretien réalisé par Fara C. l'Humanité

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