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Trois navires ukrainiens ont été violemment arraisonnés par la marine russe. Le branle-bas de combat a été décrété aux Nations unies, qui craignent une déflagration dans la région.

Le Kremlin a-t-il violé les règles du jeu de la guerre tiède dans laquelle Moscou et Kiev s’enlisent depuis 2014 et l’annexion par la Russie – ou le retour par voie référendaire de ses habitants dans le giron russe, c’est selon – de la Crimée ? Dans la nuit de dimanche à lundi, trois navires qui s’engageaient dans le détroit de Kertch en mer d’Azov, en direction du port ukrainien de Marioupol, ont été arraisonnés par la marine russe. Les bateaux – deux vedettes blindées, le Berdiansk et le Nikopol, et le remorqueur Iani Kapu – tentaient d’entrer depuis la mer Noire. Cette brève mais violente anicroche (son bilan s’élevait hier matin à 6 marins ukrainiens blessés, dont 2 grièvement, sur 23) a déclenché le début d’un branle-bas de combat. L’Ukraine, via la commission de sécurité et de défense, a aussitôt proposé au président ukrainien, Petro Porochenko, d’introduire la loi martiale « pour soixante jours ». Une montée brutale des tensions dont les ondes de choc se sont fait ressentir jusqu’à New York, où le Conseil de sécurité de l’ONU a convoqué à son tour une réunion d’urgence. Quelques voix, dont celle de Donald Tusk, président du Conseil européen, ont d’ores et déjà pris position et condamné « l’usage de la force par la Russie en mer d’Azov ». Quant à la Russie, elle n’a démenti ni l’opération ni « l’usage d’armes », et accuse l’Ukraine de vouloir « mener des actions illégales dans les eaux territoriales russes ».

Par la voix et par le geste, Moscou revendique donc de manière unilatérale le contrôle des eaux au large de la Crimée. Jusqu’en 2017, la Russie, discrète sur le sujet, laissait aller et venir des bâtiments battant pavillons étrangers. Mais la construction controversée d’un pont de 19 kilomètres de long dans le détroit de Kertch, reliant physiquement et symboliquement la Crimée à la péninsule de Taman, dans le kraï de Krasnodar en Russie, a changé la donne. L’installation des arches de l’édifice y obstrue désormais le passage pour une large partie des navires, et les gardes-frontières russes n’hésitent pas à retenir des bateaux.

Guerre tiède

Cette stratégie du Kremlin répond en partie au sentiment d’encerclement que la politique de l’Otan nourrit avec l’accumulation exponentielle de bases militaires en Europe de l’Est et une multiplication des manœuvres dans les pays Baltes. Une stratégie russe qui s’appuie sur le statut peu clair de la mer d’Azov. Du temps de l’Union soviétique, cet espace maritime était considéré comme une mer intérieure. À la chute de l’URSS, le régime classique du droit de la mer devait y être appliqué, avec des zones économiques exclusives pour la Russie et l’Ukraine et un régime d’eaux internationales au centre de la mer d’Azov. En 1997, un traité entre l’Ukraine et la Russie est signé pour tenter de régler l’épineux problème du partage de l’ex-flotte soviétique de la mer Noire, ancrée à Sébastopol en Crimée. La majorité des navires restera aux mains de Moscou, qui en échange paiera à l’Ukraine un loyer pour l’utilisation du port criméen. En 2003, un accord de coopération sur l’usage de la mer d’Azov et du détroit de Kertch est également signé entre l’Ukraine et la Russie, réitérant le statut de « mer interne partagée ».

Profitant de cet incident sans précédent, Kiev pourrait donc dénoncer ce dernier accord et revenir au régime classique de partage des eaux territoriales selon les définitions de la convention des Nations unies sur le droit de la mer. La question du statut de la mer d’Azov conditionne de fait la possibilité pour l’Ukraine d’intenter une action devant la justice internationale.

La guerre tiède à laquelle se livrent les deux blocs se réchauffe donc dangereusement. D’aucuns parmi le haut commandement ukrainien voient même dans les troubles en mer d’Azov un possible prélude à une attaque russe à Marioupol, dernier port aux mains de Kiev sur les rives du Donbass, région ukrainienne séparatiste depuis 2014. Un risque qui, au vu de la gravité de l’accident, n’est plus à négliger.

Hier après-midi, la France, la Grande-Bretagne – qui parle aussi d’« acte d’agression » de la Russie –, la Pologne, les Pays-Bas et la Suède, les cinq pays de l’Union européenne actuellement membres du Conseil de sécurité de l’ONU, ont haussé le ton, appelant la Russie à « rétablir la liberté de passage » dans le détroit de Kertch.

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