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Une saga historique dont l’écriture, entamée en 1979, reprend vie est toujours un événement, surtout lorsqu’il s’agit de François Bourgeon et de ses fameux « Passagers du vent ». Ce troisième cycle très alléchant met en scène deux femmes éprises de liberté qui vont s’épauler dans l’adversité, dans le Paris de la IIIe République.

Le titre de cet ouvrage prend racine dans deux chansons de Jean-Baptiste Clément, « le Temps des cerises » et « la Semaine sanglante », qui donnent un aperçu de l’histoire de la Commune. Le récit commence aux obsèques du révolutionnaire Jules Vallès, fondateur du « Cri du peuple ». En février 1885, Clara défile vers la Bastille, lorsque, en marge du cortège funéraire, deux margoulins cherchent des noises à une jeune fille en costume traditionnel breton. Tout droit débarquée du pays bigouden et ne baragouinant pas le français, la jouvencelle se fait aider par Clara afin de s’intégrer à la dure vie parisienne, ainsi que d’éloigner proxénètes et autres malfaisants. Au fil des mois, les deux colocataires se lient d’amitié. Klervi la petite Bretonne jacte comme à Pantruche et commence à goualer dans les beuglants (1). De son côté, Clara entretient le mystère sur son passé. Elle fréquente le milieu révolutionnaire, mais reste peu loquace sur sa participation à la Commune et son séjour en Nouvelle-Calédonie. Elle gueule sur cette foutue basilique « Notre-Dame des briques » (2), qui n’est pour elle qu’une façon blessante de réécrire l’histoire, en imposant aux vaincus la version des vainqueurs. Les Versaillais « nous ont échangé l’amnistie contre l’amnésie », crie-t-elle.

Lignes claires et cicatrices

Comme à son habitude, François Bourgeon livre un récit fort documenté. Pour ce volume, il esquisse tout d’abord ses premières idées. Plus surprenant, il réalise ensuite une maquette en 3D du vieux Montmartre, à la fois par désir d’authenticité et pour se repérer dans les ruelles de l’époque. Ensuite il sculpte les bustes en plâtre de ses deux héroïnes, pour mieux saisir leurs expressions. Le tout donne un dessin en ligne claire, très réaliste, où le souci du détail ne charge pas la planche. La couleur, jamais saturée, enrichit la subtilité du graphisme. Le dessinateur-scénariste peaufine le vocabulaire et la langue de ses protagonistes en les faisant parler l’argot de Paname et le breton, ce qui n’enlève rien à la fluidité du récit. Un glossaire éclaire les béotiens. François Bourgeon déclare : « Ce n’est pas à l’histoire, mais à ses cicatrices que mon récit s’intéresse. Mon objectivité n’est pas celle des historiens mais celle de mes personnages. » À ceux que la vue d’un tome 8 effraye, la lecture de cet ouvrage s’apprécie sans connaître les tomes précédents.

(1) Parle comme à Paris et commence à chanter dans les cabarets.

(2) La basilique du Sacré-Cœur, construite sur les décombres de la commune de Montmartre.

Marc Héliès, l'Humanité
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