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Invitée de Mosaik Radios en ce mois de septembre (1), poétesse dans l’âme, Keltoum n’envisageait pas d’éditer sa poésie, mais la partage  sur les réseaux sociaux. Les commentaires et encouragement de ses amis et lecteurs sur Facebook, la mènent à publier en 2015 son premier recueil « La Colline des rois berbères »  aux éditions Edilivre.
(1) Diffusion de l'émission réalisée par Radio Algérie la République des Arts sur CLASSIK RADIO en septembre samedi 22 à 10h30, dimanche 23 à 20h30, mercredi 26 à 16h30, sur CHANSONS ROUGES vendredi 28 à 10h00, dimanche 30 à 15h

Entretien réalisé par Hakim Metref

Sur son œuvre elle dit : « C’est le paysage de ma muse. Cette colline qui m'a vue naître et qui a vu mes grands-parents disparaître m'a transmis ses secrets. Alors je les chante à travers ma poésie avec un langage guérisseur de femme-patrimoine. Je chante l'âme d'une femme, ses joies, ses chagrins, ses amours, ses déceptions. Je chante ma belle Algérie, son histoire écrite avec le sang de mes aînés, et je fais danser les mots au rythme de mon humeur. ». Une année après elle publie un second recueil intitulé Pauvre petit frère : « Pauvre petit frère, c'est cet amour fraternel qui fait vivre à l'auteur la féerie des mots, son écriture, sa poésie. Son âme, ce voyageur sans frontières, flâne sur les sentiers de l'humanité et revient avec un bouquet de fleurs des champs à offrir à ce citoyen du monde, ce Pauvre petit frère, avec qui elle a encore du chemin à faire. Il lui prend la main et ensemble, ils construisent de meilleurs lendemains » lit-on sur la quatrième de couverture de son recueil.

Keltoum Deffous est une poétesse algérienne d’expression française, native de Lemhasnia, colline qui surplombe le barrage de  Beni Haroun,  dans la wilaya de Mila. Issue d’une famille de paysans  originaires de Souk-El-Ténine dans la wilaya de Bejaia. Durant la guerre de libération    tous les hommes de sa famille ont été fusillés par les soldats français, un matin du 2 juillet 1956.

Après l’indépendance Keltoum  est la première femme de sa famille à poursuivre des études, elle obtient en 1984 une licence en langue française à l’université de Constantine. Elle enseigne, toujours à Constantine,  la langue de Voltaire de 1984 à 2008. Puis elle quitte l’enseignement pour gérer une entreprise familiale dont elle est toujours à la tête.

 

En 2017 Keltoum Deffous reprend le chemin de l’édition avec deux recueils, le premier en février, « Grain de Sable », où elle chante  l'amour, la beauté, la nostalgie, les souvenirs et le combat au féminin. Une bataille de survie de femmes qui dénoncent, qui hurlent les douleurs des injustices et des inégalités.

En Aout,  elle publie son  second recueil «Rêve de toute femme » est, dit-elle « est le reflet de l'âme au féminin, un hommage vibrant à toutes les femmes qui continuent à se battre au quotidien pour leur dignité. Un hommage à ces femmes aimantes et vaillantes ».

-Les éditeurs algériens sont souvent réticents quant à  la publication de la  poésie, comment expliquez-vous  ce manque d’intérêt ?

En effet, nos éditeurs ne veulent pas éditer la poésie, hélas ! Ils ne sont pas réticents, ils sont catégoriques!

- Oui, la poésie, c'est bien beau, mais ce n'est pas rentable, me dit un éditeur, à qui je voulais confier un de mes recueils. Je gagne mon pain avec les manuels à visée scolaire, les livres pour enfants ...Qui veut lire la poésie de nos jours, madame? Qui? Enh!!!

Un exemple parmi les quelques éditeurs que j'ai contactés. Le poète, cet être qui a emprunté le chemin de la poésie que l'on dit être une voie royale n'a pas sa place dans notre environnement culturel. Dommage, parce que la poésie a une force magique et incomparable de transcender l'ordinaire des jours. Il n'y a pas que l'argent qui rend riche. Pendant que dans les pays développés on fête la poésie, on fête le printemps des poètes et toutes ses saisons, dans certains pays on pend les poètes, on les fait taire, on les exclut de la vie culturelle.

 

-Quel regard portez-vous sur la poésie algérienne en général et féminine en particulier ?

Je suis poétesse algérienne d'expression française, je vis de ma poésie, je la respire et elle fait ma richesse. J'écris aux femmes à propos des femmes, mais j'écris aussi aux femmes à propos des hommes et à ces derniers, des femmes, dans une poésie qui ne veut plus taire le mal. Ses mots criant une vérité qui, en effet, blesse les deux. Un despotisme et une soumission aveugles venus des fins fonds de l'histoire humaine. Des rêves tus, des mots brisés, des regards baissés, des pas hésitants, des larmes ravalées, des sentiers de l'oubli empreintés avec grâce vers des coins de l'âme de mes sœurs algériennes. Je suis témoin du statut changeant des femmes, de fille, de sœur, d'épouse, de mère et grand-mère ! Je suis passée par toutes ces étapes, et donc ma poésie est une vie entière de femme habitée par cet amour du pays, mais aussi éblouie par sa beauté! Je suis blessée, déçue...Mon regard sur les pans de la société est un mélange d'émotions. Cependant je garde espoir car j'ai confiance en la femme algérienne, cette héritière de Kahina, de Fatma N'Soumer, de Djamila, de Hassiba... et de toutes nos aînées guerrières.

 Vous avez participé au concours de poésie des jeux floraux de Narbonne et vous êtes lauréate du prix spécial de la société française de poésie. Avec quel œuvre avez-vous participé ? Et que pouvez-vous nous dire de cette expérience ?

J'ai participé à des anthologies internationales, je suis ambassadrice de la paix, je fais partie du regroupement des poètes francophones engagés pour la paix et la liberté. Sous l'égide de ce regroupement des poètes engagés pour la paix et la liberté, j'ai représenté l'Algérie au Salon international du livre de Paris en 2015. Il y avait avec moi la poétesse algérienne Ouarda Baaziz cherifi. C'était notre premier recueil collectif pour les enfants de Ghaza. Maintenant on est à notre huitième recueil. J'ai eu le premier prix Blaise Cendrars, partie Francophonie, pour mon œuvre" À l'amour, je suis châtelaine ", mon diplôme et ma médaille m'ont été décernés par le président des poètes sans frontières Vital Heurtebize. J''ai été l’invitée de la poétesse Floriane Clery présidente des jeux floraux de Béarn et Ambassadrice du Cercle Universel de la Paix, sous l'égide du conseil départemental des Pyrénées -Atlantiques de la ville de Pau et de L'Etrave, revue des Arts et des Lettres.

Je suis aussi lauréat au concours de poésie des jeux floraux méditerranéens 2017. J'ai eu le Prix Spécial pour mon œuvre " Femme au Front tatoué ". La cérémonie aura lieu le 09 septembre. Je représenterai l'Algérie avec notre " femme au front tatoué", avec " La femme à la ceinture de laine". Notre patrimoine puise sa richesse des rives de la méditerranée en plus de notre berbérité, notre africanité et notre culture arabo musulmane. Cette richesse culturelle nous vient de nos aînés qui ont su la protéger pour nous la transmettre, même incrustée sur leur chair, comment voulez- vous que nous, nous ne pouvons pas la léguer à nos enfants sur le papier ? Même si mon papier, il n'est pas Papier bavard ! Il est juste passeur d'une culture d'une Algérie profonde. Invitation à la Remise des Prix des Ecrivains sans Frontières- Jeux Floraux Méditerranéens ce 9 septembre 2017 à 10h30, salle des Synodes et à 14h30, salle Ostal Occitan, mon invitation par la présidente la poétesse Isabelle-Marie Echégut.

Vous êtes auteur de quatre recueils de poésie, d’où puisez-vous votre inspiration ?

Sur les rives de Oued Eddib, il y a eu ce barrage de Bni Haroune, dont je suis si fière, mais il y a aussi, sur les rives de mon destin cette femme, ma grand-mère qui était poétesse ! Elle, n'a jamais été à l'école, mais a contribué à la libération de l''Algérie ! Elle a vu son mari, son enfant et tous ses cousins et les hommes de sa famille tomber, fusillés par l'arme coloniale et elle les a chantés dans sa langue, un dialecte arabo-berbère, propre à la région. Moi je chante mon Algérie, mon histoire, ma culture avec la langue de mon école au lendemain de l'indépendance, ma langue d'écriture, la langue de Molière.

Qu'importe la misère des peuples, la poésie demeure un moyen de lutte contre l'injustice, la guerre, le despotisme. Aujourd'hui plus que jamais, l'humanité a besoin de poètes et de poésie pour dénoncer et crier notre détresse, notre fraternité humaine piétinée, notre appel à la paix, à la liberté.

Les poètes sont porteurs d'espérance et de paroles de paix ! J'écris pour rendre hommage à nos martyrs, j'écris pour chanter mon Algérie, pour défendre le droit des femmes à la liberté, pour les droits des enfants à l’éducation, j'écris pour qu’aucun algérien ne baisse la tête devant la terreur.

A travers vôtre propre expérience, pensez-vous qu’il  existe un lectorat pour la poésie  en Algérie ?

Si, il y a des lecteurs de la poésie, mais des gens pas jeunes ! Ils sont d'un certain âge ! Dommage l'école et les programmes scolaires ne font pas aimer la poésie à nos enfants !

Vous êtes maman et chef d’entreprise. Comment arrivez-vous à concilier entre la poésie et votre vie familiale et professionnelle ?

Je suis maman de quatre grands enfants et grand- mène d'une petite fille, Kawtar, le fleuve de mon paradis. D'ailleurs mon cinquième recueil "Fleuve du paradis " qui va sortir bientôt à Paris, est la traduction de son prénom ! Les thèmes abordés sont l'enfance, la guerre, la paix, la femme, l’amour, ses joies et ses chagrins .... Un sixième recueil est aussi en édition, "La femme à la ceinture de laine. C'est cette œuvre qui a été primé à Narbonne dans le concours de poésie des jeux floraux méditerranéens J'ai toujours écrit, mais je me suis d'abord sacrifiée à mon rôle de mère pour enfin exercer ma passion des mots et éditer ma poésie. Mon aîné Karam Bounah est neurochirurgien, Karima Bounah, elle est néphrologue, c'est la maman de Kawtar. Mon troisième, c'est Karim Bounah , il est pharmacien. C'est mon bras droit dans la gestion de mon entreprise de vente en gros de médicaments. Enfin mon tout dernier Amine Bounah, mon artiste chanteur du Malouf, lui il a fait des études en Art et Culture à l'université. Il m'accompagne de temps en temps avec son luth quand je déclame ma poésie à l'étranger ! C'est mon complice.

Sources Sud Horizon

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