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Ce week-end, le peuple de la Fête, aux premières loges des coups qui pleuvent en Macronie, a rechargé ses batteries pour mieux se préparer à une nouvelle année de riposte. Un rendez-vous que toute la gauche a honoré.

Dès l’ouverture de ses portes, l’édition 2018 de la Fête de l’Humanité commence sous de bons auspices. Vendredi, la jeune Ahed Tamimi, « devenue véritable symbole de la lutte du peuple palestinien », selon les termes du directeur du journal, Patrick Le Hyaric (voir page II), est parvenue à venir, en dépit des tentatives du gouvernement israélien de l’en empêcher. Au fil des allées, l’émotion règne à son passage. Quelques heures plus tôt, c’est Josette, veuve de Maurice Audin, qui est accueillie par une standing ovation sous l’Agora de l’Humanité, au lendemain de la reconnaissance par le président de la République du crime d’État : 61 ans de lutte récompensés.

« À bas la macronarchie ! »

De quoi donner du baume au cœur à ce peuple de la Fête venu très nombreux. « Ça donne un coup de boost pour repartir pour un an de luttes », se réjouit une militante parisienne du PCF. « Signez la pétition pour que Macron nous rende notre pognon de dingue ! » scande derrière elle un communiste séquano-dionysien. Et ça marche, le ras-le-bol est là. Il faut dire que ceux qui fréquentent la Fête sont bien souvent aux premières loges pour apprécier les conséquences de la politique antisociale du gouvernement. « Ça craint pour nous tout simplement parce qu’on n’a pas assez de salaire ! » s’indigne une Lorraine qui ajoute son nom au bas de la pétition « À bas la macronarchie ! », avant de repartir avec un tee-shirt « Gaulois réfractaire » sous le bras. « Heureusement qu’il y a le collectif, parce que tout seul, c’est dur », souffle-t-elle, croisant sans la connaître Marion, qui vient de finir ses études. « Ce qui m’a le plus choquée, c’est Benalla. On n’est plus dans une démocratie », assène-t-elle. À tel point qu’elle a décidé, samedi, de rejoindre les rangs communistes. Laurette, elle, a fait le voyage depuis Aubagne. « Je serai à la retraite au 1er octobre, je ne dépasserai pas les 1 350 euros alors que j’ai travaillé 44 ans comme aide-soignante », raconte-t-elle. Alors, évidemment, quand on lui parle de la hausse de la CSG, du gel des pensions… elle voit rouge.

« Ah, ça ! ça ruisselle dur, mais jamais dans le bon sens ! Toujours du bas vers le haut ! » constate Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF lors de son discours, samedi, devant des personnalités politiques, associatives et syndicales. Et de proposer, alors que se prépare une nouvelle réforme rétrograde des retraites, de « remettre sur le métier la grande œuvre d’Ambroise Croizat, pour une Sécurité sociale universelle ». « Et qu’on arrête de nous dire que l’argent manque quand il coule à flots », ajoute-t-il, citant « les revenus financiers des entreprises et des banques, l’année dernière : 342 milliards d’euros ». Le communiste a aussi mis l’écologie à l’honneur : « L’humain et la planète ont leurs sorts désormais totalement liés. Penser l’un sans penser l’autre, c’est se condamner à de dramatiques impasses. » « Il y a vraiment une maturation du système de pensée communiste avec un prisme écolo », apprécie Julien Bayou, porte-parole d’EELV après le discours. Lui continue de plaider pour l’unité d’une gauche pour l’heure en ordre dispersé : « Quand on est d’accord sur l’essentiel, on a une responsabilité – déjà de ne pas s’insulter – et éventuellement même de faire ensemble. » Et dans la Fête, toute la gauche est bien présente malgré un communiqué des députés de la France insoumise annonçant leur boycott du discours du patron des communistes. Éric Coquerel, Clémentine Autain et François Ruffin ont parcouru les allées.

« Notre adversaire est à l’Élysée, et il est évident qu’il faut grouper nos forces contre mais il y a une clarification nécessaire si on veut gouverner ensemble demain ! » lance ce dernier à l’intention des socialistes lors d’un débat à l’Agora avec Pierre Dharréville (PCF) et Valérie Rabault (PS). Affichant la même volonté de contrer un gouvernement qui « avance masqué », la présidente du groupe socialiste de l’Assemblée en appelle, pour sa part, « aux causes communes », déjà défendues par le premier secrétaire de son parti, Olivier Faure. Du côté de l’aile gauche du PS, tentée par un rapprochement avec FI, Emmanuel Maurel prêche pour « se retrouve(r) très vite dans les assemblées et dans la rue ». Également présent, Benoît Hamon, dont le mouvement Génération.s doit se décider à l’automne en vue de l’élection de mai, plaide pour que la gauche fasse sienne la devise européenne : « In varietate concordia, c’est-à-dire l’unité dans la diversité. On ne demande à personne de cesser d’être ce qu’il est et de renier son identité. Mais la question c’est : veut-on faire famille ou pas ? »

Des dividendes de dingue

« Ce n’est pas au Palais-Bourbon que va se faire la révolution, estime ailleurs dans la Fête Pierre Dharréville. Ce qui est décisif, c’est qu’émergent dans la société des mouvements populaires. » Ces mouvements, justement, ont été les invités d’honneur ce week-end. Non seulement à l’Agora avec le « gouvernement des luttes » (lire page VI), mais aussi dans de multiples stands ou encore au Forum social. « Le gouvernement reste sur une logique de premiers de cordée qui consiste à dire aux Français : “Si vous êtes pauvres, c’est de votre faute !” On est l’un des premiers pays au monde pour le versement de dividendes distribués aux actionnaires : c’est là qu’il faut aller chercher l’argent », y insiste Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Dans les allées, le souffle est le même : « C’est la première fois qu’on vient et on vient autant pour la musique que pour découvrir les luttes qui ont rendez-vous ici », explique Amandine, travailleuse sociale pour les réfugiés à Sens. Dans ce domaine aussi, le jugement est sévère mais mérité à l’égard d’un « faux-semblant de politique humaniste qui ne l’est pas du tout ».

Ici, une chose est sûre en tout cas, beaucoup espèrent, comme Jeannette Vanderschooten, qui fêtait ses 100 ans à la Fête, avoir « apporté (sa) pierre » au « triomphe, un jour, de la paix, de la liberté, de la fraternité ».

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